Actualités Régionales of Friday, 17 December 2021

Source: Mutations

Crise au RDPC à Biwong-Bane : le maire à boire

Le comité central du Rdpc tente de désamorcer une crise Le comité central du Rdpc tente de désamorcer une crise

A travers Libom Li Likeng, le comité central du Rdpc tente de désamorcer une crise qui dure depuis des mois entre le chef de l’exécutif et 17 conseillers.

Le Rdpc contre le Rdpc a Biwong-Bane, commune située dans le département de la Mvila (région du Sud). 17 conseillers municipaux sur 25 sont vent debout contre le maire, leur camarade de parti dont ils n’approuvent plus la gestion. Le 29 novembre dernier, ils ont écrit à ce dernier pour le sommer de convoquer une session extraordinaire du conseil municipal à l’effet de le déposer.

Lors d’une session ordinaire de cette instance, le 10 novembre, le même groupe d’élus avait invalidé les comptes administratif pour le maire et de gestion pour le receveur municipal au titre de l’exercice budgétaire 2020, non seulement parce que ladite session s’est tenue huit mois après les délais requis par le Code général des collectivités territoriales décentralisées (Ctd), mais aussi et surtout à cause des « nombreuses irrégularités et manquements constatés après examen des dépenses de cette Ctd», lit-on dans une correspondance datée du 23 novembre et adressée par le député Josué Mbeyo’o au chef de la délégation permanente départementale du comité central du Rassemble ment démocratique du peuple camerounais pour la Mvila, Minette Libom Li Likeng.

Selon nos informations, après le refus des conseillers municipaux de donner quitus aux comptes administratif et de gestion, le préfet de la Mvila, Sylyac Marie Mvogo, en sa qualité de représentant de l’Etat, avait convié en date du 16 novembre, les responsables politiques ainsi que les différents sectoriels départementaux pour mesurer la pertinence du rejet des conseillers.

Au terme de cette séance de travail, apprend-on de sources autorisées, « le préfet a instruit le maire en guise de recommandation, de fournir toutes les pièces justificatives et des explications complémentaires écrites, demandées par les conseillers municipaux dans un délai de sept jours, afin que ceux-ci puissent les examiner en trois jours et lui soumettre un rapport pour un éventuel conseil extraordinaire ».

En vain. La crise au sein du conseil municipal de Biwong-Bane embarrasse le parti au plus haut niveau. A preuve, le 02 décembre, le secrétaire général du comité central, Jean Nkuete, a enjoint Minette Libom Li Likeng de descendre sur le terrain et d’œuvrer en rapport le président de la section Rdpc Mvila nord-ouest, par ailleurs conseiller municipal et principal challenger du maire, et le président du groupe municipal Rdpc, « pour ramener la cohésion et la sérénité au sein des conseillers municipaux qui sont tous membres du parti ».

Légitimité

Cette semaine, celle qui est par ailleurs ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel) a conduit la mission instruite par la hiérarchie du parti à Biwong-Bane. Dans un premier temps, elle a écouté séparément les acteurs majeurs de la crise avant d’organiser une séance plénière de restitution. Il s’en est dégagé que « la situation préoccupante de Biwong-Bane est due majoritairement à un comportement exécrable du maire Joseph Liboire Angono, lequel comportement a entraîné un climat délétère, avec pour conséquence le blocage du fonctionnement de la commune », commente un acteur de la crise.

Un autre courant pointe la responsabilité du président de la section, Bertrand Mendouga, candidat malheureux au poste de maire en 2020 qui, après avoir perdu de justesse face à Joseph Liboire Angono (12 voix contre 13), « n’a jamais digéré les résultats des urnes ». Pour désamorcer la crise, la mission Libom Li Likeng lui a suggéré de revenir à de meilleurs sentiments et « de travailler en synergie, non seulement avec le maire, mais aussi avec les forces vives, pour garantir l’efficacité et la cohérence dans l’action du parti dans la Mvila».

Le maire, quant à lui, a été appelé à « collaborer franchement en associant et impliquant toutes les commissions à la gestion de la commune, conformément aux dispositions prévues par la règlementation en vigueur ». « La commission a demandé au maire de changer radicalement son comportement vis-à-vis des autres acteurs, en mettant un point d’honneur sur le travail de proximité ».

Convaincue de ce que la reconquête de sa légitimité auprès des conseillers municipaux dépend de cette démarche empreinte d’humilité, la commission a « instruit le maire de s’amender, demander pardon et s’engager à travailler pour ramener la cohésion au sein de la commune », rapporte un membre de commission.