Actualités Régionales of Monday, 10 October 2016

Source: cameroon-info.net

Des conseillers municipaux de Maroua III écrivent à René Sadi

Le Maire de Maroua III Boubakary Bello Le Maire de Maroua III Boubakary Bello

Boubakary Bello est toujours assis sur des braises ardentes. Le 2 septembre 2016, les conseillers municipaux ont refusé de valider sa gestion en raison des accusations de détournement de 45 millions de FCFA appartenant à la commune. Trois jours plus tard, les élus de la mairie saisissaient le Préfet du Diamaré pour faire part de leur intention de traîner l’édile en justice. La tension n’est pas retombée malgré les justifications du concerné qui indique que l’argent querellé a servi à l’entretien routier.

La preuve avec ce nouveau rebondissement. Dans son numéro du 10 octobre 2016, L’Œil du Sahel révèle que «le jeudi 6 octobre dernier, 20 conseillers sur les 34 se sont retrouvés à la municipalité pour constater, ont-ils déclaré, la défaillance du premier magistrat municipal de la ville. En effet, à en croire ceux-ci, c’est ce jour que le maire devait convoquer une session extraordinaire du conseil conformément aux recommandations de la session ordinaire du 2 septembre qui avait consacré le rejet de son compte administratif».

Un document a commis pendant cette réunion et transmis au Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, au Gouverneur de l’Extrême-Nord et au Préfet du Diamaré. «M. le maire vient encore de faire montre du déficit de bonne gouvernance jadis décrié, en n’ayant pas cru bon de préparer et de convoquer le conseil municipal du 6 octobre comme prévu, alors que l'arrêt des engagements de l’État pour le compte de l'exercice 2016 est fixé au 30 novembre. La commune court en effet les risques de forclore les crédits ô combien rares. Ceci traduit, une fois de plus, la défaillance du maire», lit-on dans le document dont le journal publie les extraits.

Pour comprendre le courroux des conseillers municipaux, il faut savoir, indique notre confrère que la session extraordinaire du conseil qui devait se tenir le 6 octobre devait «aussi se pencher sur deux délibérations importantes, donc l’une autorisant le maire à utiliser les 46 millions de FCFA versés par la Communauté Urbaine pour l’éclairage public et l’autre enveloppe de près de 49 millions représentant des crédits de l’État transférés à la commune. Le courroux des conseillers est d’autant plus grand que ces deux dotations sont menacées de forclusion à la date du 30 novembre avec l'arrêt des engagements de l'État».

Aussi, les conseillers municipaux demandent-ils l’autorisation de la hiérarchie pour convoquer un Conseil municipal extraordinaire devant déboucher sur la mise à l’écart du maire Boubakary Bello. «Au vu de tout ce qui précède et de l’urgence qu’impose la fin de l’exercice, l’application des dispositions de l’article 95 de la loi n°2008/18 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes, qui visait la suspension du mis en cause reste d’actualité par mesure conservatoire, dans l’intérêt de la commune. En conséquence, nous avons l’honneur de solliciter de vous la convocation d’un conseil municipal sous quinzaine, pour des raisons citées plus haut, en vertu des dispositions pertinentes sus-évoquées, complétées par l’article 31 alinéa 2 de la même loi», écrivent-ils.