Il ne développera plus jamais ses projets avenir comme c’est le cas avec le concours des gardiens de prisons qu’il s’apprêtait à présenter. Cyriaque Evina environ 26 ans d’âge s’est vu retirer à la vie ce matin par une toilette de fortune au quartier New Bell à Ebolowa, lieu de résidence de ses parents. Selon les témoins rencontrés sur le lieu du drame et de source proche de la famille, Cyriaque s’est levé le matin en allant se soulager dans une toilette contigüe à la grande maison famille, c’est ainsi que soudainement ils ont suivi un grand bruit des fracas de vieilles tôles, derrière lequel on pouvait entendre un soupir de détresse. C’est exact alors, les murs de la toilette se sont effondrés sur celui qui venait d’y entrer et il est tombé sur le coup. Il faut noter qu’avant lui, plusieurs autres personnes de la maisonnée y sont passées, il s’agit d’une toilette commune pour la famille.
Les populations se sont débattues comme elles savent bien le faire en temps de détresse pour retirer le corps sans vie dans les décombres, ce n’est qu’après que les sapeurs-pompiers sont arrivés sur le lieu du drame. Le corps a été acheminé à la morgue de l’hôpital régional d’Ebolowa et une enquête ouverte pour clarifier les causes du drame qui est survenu. Il faut noter que le quartier New Bell fait bien partie des quartiers spontanés qui s’installent sans gêne dans les bas-fonds. Bref où il devrait y avoir des travaux de drainage au préalable avant l’installation des habitations, ici quand il pleut le sommeil est suspendu et le meilleur moment de vie là-bas n’est qu’en saison sèche. Le sol à ce niveau est issu du remblayage où rien de lourd ne devrait être posé, pire encore en cette petite saison de pluies où il se lâche des cordes abondamment ces derniers jours dans la ville d’Ebolowa, la zone est devenue encore plus exposée au sinistre.
Avec ces nombreuses toilettes qui s’ouvrent directement dans la rigole, cela pose également le problème d’assainissement dans ces zones devenues à risque élevé. Ce qui pose directement le problème de l’occupation des zones interdites, comme les bas-fonds, les flancs de collines ou l’habitat sous le corridor de la haute tension, et que curieusement on retrouve les habitants de ces secteurs brandissant des titres fonciers. Les municipalités locales ou les communautés urbaines, l’imagerie populaire s’interroge à qui incombe la responsabilité de mettre un terme à ce désordre urbain. C’est un silence de cathédrale du côté des autorités de la ville. A la recherche des solutions tous azimuts, le gouvernement a décidé de mettre la construction de logements pour tous au rang des priorités avec pour objectif, juguler la prolifération de l’habitat précaire et permettre aux citadins dont le nombre a crû de plus de 274% depuis le indépendance du Cameroun.
Dans un délai très court en vue d’éviter les situations similaires, il est question de combler un vertigineux déficit d’au moins un million de logements, selon les estimations du ministère en charge du développement urbain et de l’habitat, pour répondre aux besoins, il faudrait construire quelque 70.000 unités par an au cours des vingt prochaines années. Et les 100 logements sociaux du plan d’urgence au niveau d’Ebolowa représentent une goutte d’eau dans un océan de besoins. En matière de logement, environ 70% de la population urbaine vit dans les quartiers sous structurés et lotis de manière anarchique. Ce qui s’explique par une extension rapide du périmètre urbain, l’occupation des zones à risque, l’enclavement des quartiers et la promiscuité dans les quartiers populaires. Un signe propre de l’habitat précaire couplé de la pauvreté, que cela ne se produise plus.