Les élèves sont obligés de sacrifier les heures de sommeil et de révision de cours pour se consacrer au ravitaillement de la maison en eau. « Quand on rentre de l’école, le premier réflexe est d’aller à la source puiser de l’eau », confie Eugénie Zeinah élève en classe de 1ere A4 Espagnol.
Boris Mfeugné du lycée technique de Bertoua Kpokolota ajoute : « Même quand on se réveille à 4 h du matin pour se rendre à la source on trouve toujours de longues files ». L’absence de l’eau dans les robinets a favorisé le commerce de ce précieux liquide. A l’aide des porte-tout, les jeunes hommes ravitaillent les ménages en eau.
« Pour éviter des tracasseries nous sommes abonnés à un livreur d’eau. Il nous livre trois bidons de 20 litres tous les matins moyennant un somme de 200 FCfa le bidon », révèle Emérentine Bissono, infirmière. Cette activité semble nourrir son homme. « Ma famille et moi vivons grâce à la vente de l’eau. C’est la seule activité que je fais depuis des années ici à Bertoua », confesse Yerima Sabolo.
Aux livreurs d’eau se greffent des détaillants d’eau qui de plus en plus sont nombreux dans la ville de Bertoua. « Nous vendons un gobelet d’eau à 10 F.Cfa et 100 FCfa pour une bouteille d’un litre et demi », explique César Olom un détaillant d’eau. Le problème d’eau se pose avec acuité à Bertoua car les installations que la Cde et la Camwater héritées de la défunte Snec sont dépassées (elles datent de 1974, Ndlr).
La ville a grandi, la population a été multipliée par quatre voir cinq mais les investissements n’ont pas suivi. Pour pallier à ce déficit d’eau à Bertoua le Rotary club a apporté un début de solution en aménageant des forages où les populations peuvent se ravitailler en eau potable. « Ces sources du Rotary aident beaucoup les populations mais quelque chose doit être fait pour l’adduction d’eau dans la ville de Bertoua », affirme Francis Nanga, un riverain du quartier Tidamba.
« Des bailleurs de fond notamment ceux de la Banque Mondiale, du Fmi et de l’Union Européenne ont récemment effectué une mission d’évaluation à Bertoua. Cette descente leur a permis de palper les difficultés que les populations éprouvent au quotidien pour se procurer de l’eau potable », rapporte-t-on du côté de la Camwater.