Les albinos, dépourvus de mélanine dans le corps, sont victimes de stigmatisation au Cameroun. Ces préjugés sont encore accentués dans les régions septentrionales du pays où des considérations socioculturelles et ancestrales ne militent pas vraiment en faveur de leur intégration dans la société.

Ces derniers ont donc attendu la célébration de la 2e Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme, célébrée le 13 juin 2016, pour dénoncer ces mauvais traitements, renseigne L’Œil du Sahel du 16 juin. Les albinos de la région de l’Extrême-Nord se sont retrouvés au cercle vert de Maroua pour défendre leur cause.

«Nous sommes stigmatisés dans nos propres familles, mais aussi par la société. Quand un albinos nait, il y a un rejet. Dans beaucoup de familles, des parents n’acceptent pas les albinos. Les enfants nés albinos sont maltraités, parce qu’on les considère comme les enfants de maman. Généralement, on accuse la femme d’avoir triché», affirme Talaka Aïssatou, présidente régionale de l’Association pour la Promotion des Albinos au Cameroun (APAC).

Ces problèmes sont loin d’être les seuls, ajoute-t-elle. «Les albinos ont besoin des crèmes solaires pour la santé de leurs peaux. Mais on n’en trouve pas ici à l’Extrême-Nord. Il faut passer la commande à Yaoundé, ou Douala. Mais elles coûtent cher. Une crème solaire coûte 17 000 FCFA. Il n’est pas donné à n’importe quel albinos d’acheter ces crèmes solaires. C’est notre principale difficulté», indique Talaka Aïssatou.

Au cours de leur rencontre, poursuit le journal, plusieurs activités ont été organisées. «Conférence débat et projection d’un film intitulé ‘‘enfant, c’est l’enfant’’, un court métrage de 28 minutes qui sensibilise sur les particularités des albinos. La principale activité aura été la rencontre animée par le Dr Mindjemé, médecin et Dr Aoudi Dalil, ophtalmologue, sur les principaux problèmes cutanés et oculaires des albinos. Les peaux et les yeux de ces personnes à part entière ont maille à partir avec le soleil et la chaleur».