Le Préfet du Mayo-Sava fera ce 17 octobre 2016 le tour des établissements secondaires publics. Babila Akaou veut se rassurer que le calme et la sérénité y sont revenus après une fin de semaine dernière très agitée. C’est que, des élèves ont décidé de manifester violemment contre le phénomène de transes dont étaient victimes leurs camarades filles. Les faits sont rapportés dans L’Œil du Sahel paru ce lundi.
Le journal indique que vendredi 14 octobre, «aux environs de 8h, deux filles tombent en transes au C.E.S de Mora-Sultanat. Quelque temps après, quatre autres filles tombent cette fois-ci au lycée bilingue. Alors que la panique a commencé à s’emparer des élèves, on signale un autre cas de sept élèves tombés en transe au lycée classique. Toutes les victimes de ce phénomène sont des filles et prononçaient dans leur état d’inconscience, les noms d’Edouard Sadou, proviseur du lycée classique et Ngawa Mogzo, censeur dans le même établissement. Ces cas sont survenus après ceux du 13 octobre 2016, où sept filles du lycée classique étaient tombées. Deux jours auparavant, notamment le 11 octobre, six filles, toujours du même établissement, ont été victimes de ce phénomène de transe».
Furieux, poursuit contre confrère, «les élèves du lycée bilingue, parmi lesquels de nombreux exclus du lycée classique l’année dernière, lancent un mouvement de révolte. Dans leur ras-le-bol, ils se constituent en deux groupes. L’un se dirige au lycée technique où aucun cas de transe n’a été enregistré, et l’autre va au lycée classique pour en découdre avec les présumés ‘‘bourreaux’’ de leurs camarades. Dépassés par le mouvement d’humeur des élèves protestataires, le proviseur et ses collaborateurs s’enferment dans le bloc administratif. Cette initiative n’a pas suffi pour calmer les ardeurs des manifestants très surchauffés. A l’aide des pierres et des gourdins, ils ont saccagé ce bloc administratif et la salle d’informatique. Dans la foulée, ils ont aussi endommagé la voiture du proviseur. Le deuxième groupe, qui s’est dirigé au lycée technique, s’est livré au même acte de vandalisme. Ici, ils ont saccagé le bloc administratif et incendié deux motocyclettes des enseignants».
La violence est telle que le préfet est obligé de faire appel aux éléments du 42e Bataillon d’Infanterie Motorisé (BIM) de Mora. Le déploiement des militaires dans les établissements ne dissuade pourtant pas les manifestants immédiatement. «Pour les dissuader, les militaires ont dû tirer quelques coups de sommation en l’air», indique le bihebdomadaire.
Le préfet Babila Akaou est descendu lui-même sur le terrain au lycée classique pour inviter les élèves au calme. «J’ai compris votre problème. Mais sachez que j’ai été aussi comme vous avant de devenir ce que je suis aujourd’hui. Un bon élève discipliné ne doit pas descendre dans la rue pour revendiquer quelque chose. Il ne doit pas se livrer aux actes de vandalisme pour se faire comprendre», a conseillé le chef de terre.
De son côté, le proviseur du lycée technique, Edouard Sadou a déclaré n’être au courant de rien. Une enquête a été ouverte.