Alors que le projet de création d’une université d’État à Garoua continue sa maturation, la capitale régionale du Nord devrait goûter plus tôt que prévu aux attributs de ville universitaire. Lors d’une réunion tenue samedi dernier par des élites de la région et le gouverneur, la question a été largement abordée.
Dès le mois d’octobre prochain, en effet, la ville accueillera une annexe de l’université de Ngaoundéré, via sa faculté des Sciences juridiques et politiques dont les premières années recevront désormais cours à Garoua. De même que tous les Masters professionnels de l’université, et la Capacité en Droit de l’ensemble des trois régions septentrionales. Soit, une population estudiantine estimée à 2.000 âmes, même si pour le démarrage elle devait osciller entre 700 et 1000 étudiants.
C’est pour préparer l’avènement prochain de cette importante échéance, que le gouverneur de la région du nord Jean Abate Edi’i, a réuni, samedi dernier, à l’École de Faune de Garoua, l’élite intérieure et extérieure de la région du Nord. Les membres du gouvernement originaires de la région, les autorités administratives et municipales, élus et responsables régionaux ont pris part à ces assises, durant lesquelles un point a été fait sur les besoins exprimés par l’université de Ngaoundéré pour permettre l’effectivité d’une rentrée à Garoua dès ce mois d’octobre, et les disponibilités offertes par Garoua en réponse.
Concrètement, il était question de trouver des bureaux pour une administration délocalisée de cette annexe, des salles de cours et des logements d’astreinte pour les enseignants. Les locaux actuels de la commune d’arrondissement de Garoua 1er abriteront ainsi les services administratifs. Deux amphithéâtres ont également été mis à la disposition de l’université, à savoir celui de l’École de Faune de Garoua et celui de l’Institut universitaire privé Yerima Dewa, sur la route de Gaschiga. Des infrastructures qui viennent compléter les dix salles de classe modernes et équipées du Collège protestant de Djamboutou, également mises à la disposition de l’université pour les travaux dirigés.
La question des logements pour les étudiants est celle qui, pour l’instant, pose le plus de problèmes, puisqu’il faudra aussi envisager la construction de cités universitaires (de nombreux étudiants ne résidant pas à Garoua). Là-dessus, en faisant un geste symbolique en annonçant qu’il mettrait à disposition 20 chambres, le ministre de la Communication Issa Tchiroma a appelé les élites de la région à mettre du leur, « parce que l’État ne pourra pas tout faire ».
Consigne a été donnée notamment aux opérateurs économiques de la ville de se mettre en relation avec les autorités administratives pour avoir des terrains, qui devraient permettre la construction de mini-cités, suivant un plan type que l’université de Ngaoundéré fournira.