Une dizaine de militaires du troisième Bataillon d’intervention rapide (BIR) de Garoua a tabassé le lundi 8 janvier 2018 des fêtards au lieu-dit carrefour Yelwa, un quartier chaud de la capitale régionale du Nord.
Selon le récit de Mutations en kiosque ce mercredi 10 janvier 2018, ce soir-là, un groupe d’homme en tenue partageait un pot dans une buvette bondé de monde non loin du carrefour. Soudain, un soldat se rend compte que son portefeuille contenant une forte somme d’argent a disparu de sa poche arrière.
«Entre les va-et-vient pour effectuer des coups de fil et les toilettes, il ne sait plus où est-ce qu’il a perdu égaré son porte-monnaie dans ces lieux où squattent de nombreux pickpockets. Il accuse ses voisins de table, s’en suit alors une vive altercation. L’alcool aidant, les voix montent aussitôt et une bagarre générale éclate», rapporte le journal.
Les militaires présents ont roué de coups l’ensemble des occupants du bar. Et c’est quand la buvette s’est vidée que le calme est revenu. Au finish, indique Mutations, «on a dénombré un mort, le nommé Moktar Hassan, âgé de 24ans, et 30 blessés dont 10 dans un état critique». Selon des témoins, le jeune décédé a reçu plusieurs coups de poignards d’un élément du BIR.
Ce témoin confie dans les colonnes du journal: «si les occupants du bar n’avaient pas pris leurs jambes à leur cou, on aurait assisté à un carnage. C’est une seule personne qui a été accusée, mais l’alcool aidant, les autres sont intervenus pour éviter d’être lynchés par les militaires. Surtout qu’ils ont déjà mauvaise presse au sein de la population à cause des nombreux abus qu’ils commettent chaque jour».
Mardi, le gouverneur de la région du Nord est allé au chevet des blessés internés à l’hôpital régional de Garoua pour s’enquérir de leur état de santé et de les réconforter.