Les vendeurs de poulets du marché central d'Ebolowa sont aux abois. Leur secteur est en lambeau. Débris de planches par ci, morceaux de tôles par là, il ne reste plus rien. Tous les comptoirs et autres accessoires des commerçants des poulets ont été démolis par une commission des responsables locaux, accompagnés des forces de maintien de l'ordre. En dehors de ces étalages, les poulets saisis à l'origine de cette démarche ont été également incinérés.
Cette opération qui intervient après une réunion de sensibilisation menée quelques heures seulement avant leur descente sur le terrain en pleine nuit est mal perçue par les commerçants, selon certaines sources. «Ça c'est vraiment être méchant. Qu'est ce que le comptoir qu'on pouvait tout simplement désinfecter où mettre en quarantaine a à faire avec la destruction des poulets», s'interroge un vendeur de poulets.
«La destruction des poulets d'accord, mais pas les comptoirs, c'est une double perte pour nous commerçants. Comment allons-nous faire pour rembourser nos crédits et préparer la rentrée scolaire de nos enfants, quand bien même le vent de la grippe aviaire serait passé», se demande un autre vendeur qui dit avoir perdu 350 poulets.
Pour d'autres, c'est un vide sanitaire qui devait être imposé à tous. Surtout que, c'est ceux qui se ravitaillaient en poulets à Yaoundé qui ont eut des poulets morts, pas ceux élevés à Ebolowa. Ils ne comprennent pas cet acharnement. A Mvog-Beti où cette grippe aviaire a déclenché, est ce que les bâtiments et autre matériels d'élevage ont été détruite ?
A la Délégation régionale de l'élevage des pêches et des industries animales, les cadres de cette administration sont restés muets. Au regard de ce qui se passe à Ebolowa, l'on peu conclure que la grippe aviaire est belle et bien présente à Eboowa.
Même si cette opération vise la sécurité sanitaire, les observateurs avertis s'interrogent sur l'adoption régulière de la destruction nocturne et tardive des biens des populations par les autorités locales.