Le gouverneur a installé le nouveau représentant des Congolais à Douala. Mais l’ancien consul brandit encore son exequatur.
«Nous ne pouvons pas accepter qu’un Camerounais défende nos droits et parle en notre nom. C’est comme si chez nous personne n’est allé à l’école pour pouvoir jouer ce rôle qui, à chaque fois, revient à un étranger pour parler pour nous. En Guinée équatoriale, c’est un Camerounais qui est consul honoraire de RDC et à Douala, pareil. Il faut que cela cesse », tonne Mutataye, un ressortissant congolais.
Pour l’installation le 26 mars 2015 de Bertrand Njia Fabo comme consul honoraire de RDC à Douala, les ressortissants congolais ont brandi des pancartes pour manifester leur rejet de celui qui devra veiller à l’octroi des visas et faciliter les échanges économiques avec la RDC. « Il ne parle pas notre langue, ne connaît pas nos problèmes culturels. Beaucoup d’entre nous ne parlent que le Lingala, comment va-t-il faire pour s’adresser à nous ? Nous ne voulons pas de lui», s’offusque une autre Congolais.
Réaction de M. Beti Assomo, gouverneur du Littoral : « Vous avez cinq minutes pour disparaître. Ce n’est pas moi qui ai choisi votre nouveau consul honoraire, c’est le président de la République démocratique du Congo, une nomination entérinée par le président de la République du Cameroun. »
Le patron du Littoral, qui invite les forces de l’ordre et les services préfectoraux à collaborer avec M. Njia Fabo, précise que « la signature de votre exéquatur par le président de la République son excellence M. Paul Biya met clairement un terme à qui était dans certains esprits…Il n’y aura qu’un seul exequatur valable. Toute polémique autour du sujet n’a pas de sens. »
Tribunaux en vue
La fermeté du gouverneur ne douche en rien la détermination de l’ex-consul.
« Moi je ne suis pas au courant qu’on a installé quelqu’un d’autre au gouvernorat ce matin (26 mars, Ndlr) pour la simple et bonne raison que je continue de croire que le Cameroun est un Etat de droit. Et dans un Etat de droit, on respecte les lois et les règlements.
Le problème de l’exequatur à mon humble avis ne se pose pas pour la simple et bonne raison que l’exequatur que le Cameroun a délivré le 9 février 1980 demeure valable. Il n’a jamais été retiré, rapporté ou annulé par le président de la République.
Les jugements de la justice ayant acquis autorité de la chose jugée confirment de façon irréfragable que l’exequatur donné à M. Mvogo Jean Marie est et demeure valable. Je reste légaliste, les portes du droit sont ouvertes et nous ferons tout pour que la vérité éclate », martèle l’ancien consul honoraire de RDC à Douala.