Actualités Régionales of Friday, 16 October 2015

Source: camer.be

Journée mondiale de la femme rurale : Tonga, point focal du Ndé

Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration

Les réseaux des associations des femmes du Département du Ndé étaient logés dans la même enseigne ce 15 octobre 2015 à Tonga, commune réputée pour sa culture du riz pluvial.

Comme il est désormais de tradition, la femme rurale est célébrée le 15 octobre de chaque année. L’histoire nous renseigne qu’à l’initiative des organisations non gouvernementales féminines réunies à Beijing en 1995, la journée a été instituée par les Nations Unies en 1997. Le Cameroun s’est ainsi joint à la communauté mondiale pour célébrer la 20ème édition. Elles sont venues de Bassamba, de Bangangté, de Bazou, communier avec leurs sœurs de Tonga.

Mme Ebellé, épouse du Préfet, présidente d’honneur des réseaux des associations et marraine de l’organisation de la journée, assise derrière son tendre époux, ont rehaussé l’éclat de la fête par leur présence remarquée et remarquable. Le Sous-préfet et le maire étaient également à l’honneur du fait que leur ressort de compétence abritait les cérémonies cette année, après Bassamba en 2014. Le chef traditionnel des Bandounga, les forces vives et populations se sont mobilisées comme un seul homme pour magnifier la femme rurale.

Ce que camer.be a vu et entendu à Tonga, ce jour, peut être extrapolé dans tout le triangle national, car à quelques exceptions, les conditions sont les mêmes. On dirait même que la célébration de cette journée consacrée à la femme du monde rural au Cameroun, apparait comme une moue sans cesse recommencée. Mais, attention de se tromper. Du fil à aiguille, le discours change et l’heure est à l’action.

Le thème retenu pour cette édition qui n’était d’autre que, « femmes rurales : accès aux ressources financières dans le secteur agroalimentaire », est fort interpellateur. C’est à dessein car, le rôle que jouent les femmes dans la sécurité alimentaire, ainsi dans le développement des communautés, peu importe le lieu, est majeur et mérite une attention particulière.

La problématique

L’on est tenté de se poser un package de questions qui peuvent nous permettre de mieux entrevoir le futur. Les décideurs camerounais en l’occurrence, au-delà du discours, promeuvent-ils l’apport multiforme de cette catégorie de femmes dans le tissu économique du pays ? Le plaidoyer après diagnostic peu reluisant établi par la société civile en vue d’améliorer leur condition de vie est-il entendu par les mêmes décideurs ? Les thèmes subséquents vont-ils en droite ligne avec leurs préoccupations de l’heure ? Les difficultés sont légions.

Parmi les plus saillantes, l’éloignement des terres fertiles, le manque d’intrants, des semences améliorées et du matériel agricole, l’enclavement des zones de grandes productions, le financement aléatoire, parfois insuffisant et surtout à tête chercheuse, l’insuffisance de formations et d’informations, les difficultés d’ordre foncier.

Mme koumtossa Sylvie, porte parole des femmes rurales du Ndé, est allée au pupitre pour proposer des solutions. Dans son discours, elle propose d’inverser les problèmes suscités. Mme Pesseuh Diane, délégué de la Promotion de la Femme et de la Famille du Ndé, trouve qu’ « un plaidoyer aux ministères du secteur rural à savoir, le minader, le minépia, le minpemeesa est impérieux.

A travers toutes ses actions, le minpff invite la communauté nationale à revoir les stratégies de promotion des femmes rurales et à intensifier les actions ciblées et concrètes en vue de la transformation du monde rural. C’est pourquoi tous les intervenants du monde rural doivent se donner main dans la main en vue de trouver les moyens humains, techniques et financiers destinés à autonomiser les femmes dans le but qu’elles deviennent de véritables actrices de développement pour un Cameroun émergent en 2035 ».

Rôle de l’autorité administrative et communale

Bitchebé Désiré Raphael, maire de Tonga, qui avait ouvert le bal des allocutions. Dans ses souhaits de bienvenue, il n’a pas manqué au passage de souligner la femme rurale contribue significativement au rayonnement de sa municipalité.

Pris dans le bain de foule, Samuel Ernest Christian Ebellé, Préfet du Ndé, n’est pas resté à la tribune délivrer le mot le plus attendu. Bravant la canicule de Tonga, il a tenu à repréciser le contexte. Pour sa part, il est toujours plus important de magnifier la femme rurale, « femme de l’ombre, très efficace, seigneur de la houe, qui joue un rôle de production et de reproduction, marmite nourricière ».

L’autorité administrative dit avoir saisi avec mention spéciale, les doléances formulées par toutes les femmes à travers leurs porte-parole. Il se charge ainsi de les porter à la voix la plus autorisée du pays, celui dont de toute évidence, accorde une attention aux problèmes des femmes. Le préfet du Ndé s’est une fois de plus assigné une autre mission, celle d’accompagner les femmes dans l’élaboration des projets bancables.

Des actions qui portent

La manière dont les femmes ont scandé Jean Claude Mbwentchou, ministre de l’Habitat et du Développement Urbain, fils du Ndé, montrait à suffisance, le geste fort à leur endroit. Les moyens consistants à elles disposés par le ministre, leur a permis d’acheter le matériel agricole.

Houes, machettes, pulvérisateurs, leurs permettront de booster leurs productions. A l’heure où l’agriculture de seconde génération est fredonnée, ces matériels seront-elles à même de combler les attentes de productivité ? « L’essentiel, ont reconnu les femmes, c’est d’avoir commencé ».

La remise des parchemins aux 08 apprenantes du Centre de Promotion de la Femme et de la Famille de Bangangté arrivées en fin de formation, le grand défilé des associations et un mini comice agropastoral, ont tourné la page de la célébration de 2015. La fête était belle.