C’était lors d’une descente musclée de ces forces de défense au marché de la ville le 26 avril dernier.
Le spectacle auquel a été témoin la population de la localité de Tcholliré aura suscité plus de la stupéfaction et de l’incompréhension. En effet, pendant plus de trois heures, le 26 avril 2016, de paisibles citoyens ont été manœuvrés et tabassés par des éléments du Bataillon d’infanterie motorisée positionnés dans la localité, relate l’œil du Sahel en vitrine le mardi 3 mai 2016.
La population, victime de ces assaillants ignorent les motifs des actes de violence dont elle a été victime. «J’étais au marché avec des amis, quand, soudain, des éléments du 31e BIM ont fait irruption et nous ont demandé de les suivre. Quand je leur ai demandé pourquoi et pour quel motif, ils se sont rués sur moi et m’ont roué de coups», raconte une victime avant de poursuivre: «quand ils te ciblaient, ils te forçaient à les suivre.
Ils nous ont conduits dans leur camp et ont continué à nous torturer en nous frappant avec la crosse de leurs armes. Plusieurs personnes ont été grièvement blessées et conduites à l’hôpital».
Il ressort des informations rassemblées par le bihebdomadaire que les militaires, qui ont assiégé le marché de Tcholliré, ont arrêté plus de 300 personnes qu’ils ont séquestrées pendant deux jours. Certaines ont passé la nuit à la belle étoile, sous une pluie battante, sans connaître pour autant les mobiles de leur séquestration.
Au total, sept personnes ont été reçues aux urgences de l’hôpital, souligne le journal. Par ailleurs, la chasse à l’homme s’est poursuivie jusque dans les quartiers. Selon des sources bien introduites, un collectif des victimes est en cours de constitution. Lequel entend ester un procès en justice dans les jours à venir.
Les militaires du 31e BIM, quant à eux, n’ont pas souhaité apporter des explications sur les actes qu’ils ont précédemment posés, conclut le journal.