C'est l'espoir des populations de la ville de Meiganga, pauvres à 99%, dans la région de l'Adamaoua.
Meiganga, cette ville-village du Cameroun est dans le noir. Située dans le département du Mbéré, région de l'Adamaoua, elle fonctionne au rythme des groupes électrogènes.
Et pour cause, il n'y a pas d'électricité. Les populations en souffrent, tout comme les représentations des institutions présentes dans cette localité.
A l'hôpital de district et à la morgue par exemple, Abdou Njimoke, le médecin en chef de cet hôpital est obligé de « sucrer » les primes de son personnel pour résoudre le coût de production qui est onéreux.
«Nous sommes contraints d'acheter le gasoil pour faire fonctionner les deux groupes électrogènes de l'hôpital. Et ceci, c'est pour une durée déterminée. Cinq à six heures par jours. A la morgue c'est pareil. Cette dernière est presque inactive», confie Abdou Njimoke.
Depuis sa construction en 2013, seule une cinquantaine de corps ont déjà été logés dans les six disquettes de cette morgue.
La population paysanne, qui vit dans une pauvreté extrême, regarde cet édifice comme un bâtiment quelconque, car préoccupée par plus important : l'électricité.
A Meiganga, la ville est alimentée par l'énergie électrique deux à trois fois, sur deux semaines.
«Et quand elle vient, c'est pour trois heures. Et après, elle part de nouveau», explique Ibrahim, un habitant de Meiganga.
Du coup, résume Myriam, une cultivatrice, « nous utilisons des lampes tempêtes pour avoir un peu de lumière à la maison pour faire des petits travaux et la cuisine. Au moment de se mettre au lit, nous éteignons les lampes pour économiser le pétrole».
Ce cas concerne les couches les plus démunies, qui vivent avec moins d'un dollar par jour.
Les couches, qui ont la possibilité de trouver 1000 Fcfa, soit un dollar cinquante, utilisent du gasoil par moment pour alimenter des groupes électrogènes collectifs.
Une fois allumés, ces derniers permettent aux uns et aux autres d'avoir un peu de lumière dans leurs domiciles.
Sélectionné par le programme national du développement participatif (Pndp), Meiganga fait partie des bourgades qui vont bénéficier des installations des panneaux solaires.
Le début des travaux est prévu pour juin courant. Ces panneaux vont malheureusement alimenter uniquement l'hôpital.
Le reste de la ville elle, sera toujours dans le noir. Et ceci, à moins que toute la ville soit équipée des panneaux solaires, comme le souhaitent les populations.
Mais en attendant, les populations s'illuminent grâce aux lampes tempêtes et à l'énergie électrique, aussi sporadique soit-elle.