Actualités Régionales of Tuesday, 30 August 2016

Source: koaci.com

La violence des jeunes en forte augmentation

Une jeune fille en pleurs, photo d'archives Une jeune fille en pleurs, photo d'archives

Selon une Ong, les violences basées sur le genre (VBG), sont en hausse à l'Extrême-nord du Cameroun.

Le projet, à l’origine de l’enquête, est intitulé, « Briser le silence, lever les tabous, mieux informer sur les violences basées sur le genre en Afrique de l’Ouest ».

L’objectif de ce projet apprend-on, est de Soutenir les défenseurs des victimes de violences basées sur le genre par une information équilibrée et une communication maîtrisée.

Il est mis en œuvre par l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (Ipao) et ses partenaires comme l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes (Alvf).

L’enquête, -dont les résultats ont été rendus publics ce lundi à Yaoundé-, porte sur un échantillon de 290 femmes et filles interrogées.

Les victimes

Il en ressort, que les personnes du niveau d’étude primaire sont les plus exposées aux violences (49,8%), suivies des victimes de niveau secondaire (22,3%) et des illettrées (22%).
Toutes les tranches d’âge, sont touchées par la violence au Cameroun.

La violence basée sur le genre, est plus accentuée chez les jeunes. 63,8% des violences se font sur les enfants de 11 à 20 ans et 17,6% chez les jeunes de 21 à 30 ans. Les personnes âgées de plus de 41 ans connaissent peu de violences.

L’analyse des professions exercées par les victimes révèle que les élèves sont les plus touchés (51,7%), suivis des ménagères (27,2%) et les sans profession ou chômeurs (15,2%).

Les violences sont plus accentuées sur les personnes de sexe féminin (98,3%), comparé aux hommes (1,7%).

La plupart de victimes identifiées au Cameroun dans le cadre de cette étude sont de nationalité camerounaise (96,2%), les autres nationalités qui représentent les 3,8% sont issues des pays voisins que sont le Tchad, le Nigéria et la République Centrafricaine.

Selon l’enquête, 95,5% des victimes vivent en dessous du seuil de la pauvreté (moins d’un dollar US par jour) et que 4,5% seulement se trouvent au-dessus du seuil.

Ceci fait dire aux responsables de l’Avlf, que la pauvreté est un vecteur de violence basée sur le genre. « Plus on est pauvre, plus on est vulnérable », martèle le Dr Nguele Djibrilla Sidiki Fatima.

D’après les résultats de l’enquête, bien que l’on ait été violenté par des membres de la famille, la famille reste et demeure le lieu où l’on se sent le mieux. Les victimes essayent juste de changer de lieu en se rendant chez ceux qui ont compati à leur triste sort.

En effet, sur 79% des répondants à cette préoccupation, il ressort des données qu’après les incidents 63,7% des victimes vivent avec les membres de leurs familles (oncle, parents, père, grand-mère, grand frère, tante, mère) , 12,7% avec les époux, 4,4% avec les copains et 2,2% seules.

La plupart des victimes sont des célibataires (66,9%), suivi des femmes mariées ou en couple (26,6%) qui sont victimes des violences conjugales.

S’agissant de l’âge qu’avaient les victimes à leur premier mariage, plus de 40% des victimes étaient mariées avant l’âge de 15 ans.

40% entre 15 et 17 ans et environ 10% entre 18 et 20 ans. D’après ce résultat, les personnes âgées de 11 à 20 ans sont les plus vulnérables. Il y a de ce fait, un lien entre le mariage précoce et la vulnérabilité aux violences basées sur le genre, concluent les experts de l’Alvf.

D’après les travaux de l’Alvf, la majorité des violences se passe dans la résidence de la victime, suivie d’autres lieux non spécifiés (22,1%), de la rue (5,2%) et de l’école.

L’agresseur

D’après l’enquête, il en ressort que la majorité des agressions sont perpétuées par un seul individu (80%).