Comme si on leur enlevait une épine du pied, la quasi-totalité des populations de la région du Sud a accueilli avec satisfaction et soulagement le décret du Chef de l’Etat admettant Jules Marcellin Ndjaga à faire valoir ses droits à la retraite.
Si à chaque fois qu’un mouvement intervient dans la préfectorale, une nouvelle page s’ouvre avec le nouvel entrant, dans la région natale du Chef de l’Etat, le départ de l’ancien gouverneur a une connotation particulière.
Comme un couperet, le décret qui a envoyé Jules Marcellin Ndjaga « au quartier » comme on dit souvent, est tombé net, dure et drue. Non seulement il n’est plus gouverneur de région, il quitte surtout la scène de manière définitive. Dans un certain contexte, on aurait conclu à un repos bien mérité après d’innombrables services rendus à la Nation.
Mais en ce qui concerne ce désormais ex-gouverneur, on aurait dit que pour plusieurs citoyens, Paul Biya a exhaussé leurs prières, tant la façon de faire et d’agir de cet administrateur civil principal était devenue exaspérante. S’il ne s’agissait pas de rapine dans son attitude au quotidien, c’est de l’abus du pouvoir et intimidation surtout à l’endroit des historiens du présent que sont les journalistes, qu’il était question.
Alors que le Cameroun est devenu une démocratie, le septuagénaire qu’il est, ne supportait guère qu’on parlât de lui d’une quelconque manière dans les médias. Même quand les faits étaient contre lui. On se souvient par exemple de la réaction qu’il avait adoptée quand, victime supposée d’une agression le 29 octobre 32014, les organes de presses s’étaient chargé de relayer cette information.
Sa haine contre les hommes de médias s’était même étendue sur les vendeurs de journaux à la criée, un peu comme s’ils étaient pour quelque chose dans les mésaventures qu’il essuyait. Il n'était pas question de salir l'image d'une personnalité de la trempe du gouverneur, avec des histoires de dessous de ceinture. « On ne va pas vous laisser écrire et publier du n'importe quoi pour intoxiquer l'opinion», s’entendait-on dire dans son entourage.
A la limite devenu sénile, Jules Marcellin Ndjaga se surprenait à dire une chose le matin et à déclarer son contraire dans l’après-midi. Un fait qui laissait sans voix ses collaborateurs qui, impuissamment, se laissaient berner, tétanisé par la peur d’une réaction inattendue de leur supérieur hiérarchique. Certains prévoyaient même des remous sociaux de la région du Sud si jamais son gouvernorat allait persister. Heureusement, Paul Biya vu juste non seulement en ne lui confiant plus de poste de responsabilité, mais aussi et surtout en le « retirant de la circulation ».
Avec l’arrivé de l’une des nominations les plus attendues était sans doute celle du gouverneur de la région du littoral la métropole économique du Cameroun. Le suspense est désormais levé et c’est un ancien dans le poste qui prend les commandes de cette région. Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, précédemment patron de la région de l’est, remplace joseph Beti Assomo désormais ministre délégué à la présidence en charge de la défense.
Dans la région de l’est, c’est Grégoire Mvongo qui prend le commandement il était jusqu’à sa nomination directeur de l’organisation du territoire, au ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation. Dans la région du Sud, Felix Nguélé Nguélé, précédemment préfet du département de la mézam, dans le nordouest, remplace Jules Marcelin Ndjaga, admis à faire valoir ses droit à la retraite.
Tout comme Abakar Ahamat qui est remplacé à la tete de la région de l’Adamaoua par kildadi Boukar. Le second décret signé par Paul Biya le vendredi 23 octobre 2015, nomme un commandant au centre d’instruction et d’application de la police à Mutenguéné. Il s’agit du commissaire divisionnaire pierre Niche.