Une sectorielle a réuni le 3 mai dernier à Kribi les chefs services de la sûreté nationale de la région sur les thématiques sécuritaires de l’heure.

L’insécurité grandissante dans la région du Sud, précisément dans le département de l’Océan préoccupe les garants de la sûreté nationale.

A cette heure où la ville de Kribi traverse un contexte sécuritaire émaillé de braquages, assassinats, viols, maraudage et agressions à main armée, le délégué régional à la sûreté nationale du Sud a choisi la cité balnéaire pour abriter en l’espace d’un mois une autre rencontre sectorielle de sécurité, la précédente ayant eu lieu à Sangmelima.

Initialement prévue pour se tenir une fois tous les deux mois, cet évènement s’est plutôt tenu cette fois, 3 mai 2015, à la salle des fêtes de la communauté urbaine de Kribi, pour des raisons évidentes d’actualité et des mesures sécuritaires préventives à prendre d’urgence suivant le contexte. Le commissaire divisionnaire Jean Mikiadje, délégué régional de la sûreté nationale du Sud explique: «Ces travaux consistaient à tordre le cou au grand banditisme qui sévit au Sud.

En principe la rencontre c’est après deux mois. Mais compte tenu de l’actualité imminente notamment la préparation de la 43ème édition de la fête nationale de l’unité qui se profile à l’horizon, il est question pour nous de trouver des stratégies sécuritaires à mettre urgemment en œuvre». Au-delà de ces mesures préventives d’urgence, les policiers ont reconnu avoir échangé sur de nombreuses autres thématiques contextuelles de la surveillance du territoire.

Trafiquants d’organes

Une mobilisation qui arrive à point nommé pour les populations qui gardent encore en tête les récentes agressions orchestrées dans le département. Attaques dont les suspects n’ont jamais été appréhendés. Le 17 décembre 2014, mourrait dramatiquement à Kribi, la femme politique, Renée Blanche Ngousso Etotouè, ex grande conseillère à la communauté urbaine, conseiller municipal à la commune d’arrondissement de Kribi 1er et ex secrétaire générale à la section Ofrdpc, Océan-Sud. La victime avait été violée puis tuée par asphyxie.

L’enquête confiée à la gendarmerie territoriale s’est révélée infructueuse: «ça piétine! Parfois on tombe sur des pistes, mais on se rend finalement compte qu’elles sont les mauvaises, et on avance pas», nous confiait encore tout récemment le commandant de compagnie Mvogo Abanda. Et les assassins sont jusqu’à présent inconnus.

A Ngovayang, dans l’arrondissement de Lolodorf, des trafiquants d’organe humains sont en fuite depuis le 22 février, date à laquelle ils avaient essayé de se saisir des parties intimes d’un certain Elobo, originaire d’Ebimimbang dans l’arrondissement de Bipindi.

L’infortuné qui traversait tout seul dans la nuit un bosquet, ivre qu’il était, avait été assommé d’un coup de gourdin à la nuque par deux individus qui malheureusement ont été stoppés net par un chasseur armé qui sortait de la brousse, pendant qu’ils entamaient leur sale besogne. Ils ont juste eu le temps de fuir à bord de leur moto laissant sur le sol le pauvre Elobo sanguinolent et hurlant de douleur.

Un peu plus tôt en janvier dernier, à Mvondo, un village dans l’arrondissement de Bipindi, un enfant âgé de 7 ans avait été assassiné et délesté de son sexe. L’enquête jusqu’ici n’a rien produit. Et pour finir, le mardi 03 mars dernier, au lieudit Lendi aviation, non loin de l’aéroport abandonné de Kribi, c’est M. Rajasegar Maniam, Dg de la société Hévécam S.A qui a échappé de justesse à un braquage aux environs de 23h, alors qu’il sortait d’un voyage d’affaires.

Les assaillants (environ huit) ont manqué leur coup parce que butés à la résistance de deux gendarmes qui menaient l’escorte. Mais aucun de ces bandits n’a jamais été appréhendé; pas même une piste pour guider l’enquête. Des indiscrétions au sein de la gendarmerie font état de ce que les recherches sont infructueuses.