L’abattoir municipal au quartier Baladji 2 dans la ville de Ngaoundéré met à mal les populations riveraines. Le Quotidien Emergence édition du 18 juillet 2016 rapporte que de façon précise, la zone réservée à l’abattage des animaux «est devenue une source d’ennui pour les populations environnantes et représente une sérieuse menace pour l’environnement».
Avec environ 1000 têtes de bœufs égorgés au quotidien, ledit espace est devenu l’un des plus insalubres «du fait des déchets qui sont déversés à l’air libre et dans le cours d’eau» qui arrose le quartier ci-dessus mentionné. Il faut noter que les 1000 têtes de bœufs égorgés sont à peu près la quantité journalière voulue pour le ravitaillement de la ville de Ngaoundéré. Oumarou Sanda, l’un des bouchers en service dans cet abattoir, explique que cette situation est le fait du non-respect des règles élémentaires d’hygiène et de l’absence de drainage des eaux du quartier.
«Les populations environnantes se servent parfois de cette eau pour certains travaux domestiques à l’instar de la cuisine, la lessive, voire la consommation indirecte via les puits et forages qui sont aux alentours de l’abattoir», déclare Oumarou Sanda. Il ajoute par ailleurs que «c’est une zone dont l’affluence prend des proportions inquiétantes au regard du nombre des personnes qui habitent les alentours de l’abattoir».
Il faut dire que les déchets provenant de cet abattoir sont aussi un risque pour l’environnement local. «Depuis quelques années, on observe dans cette rivière proche de l’abattoir un phénomène connu sous le nom de marées vertes, autrement appelé eutrophisation ou pollution de l’écosystème aquatique. Ces marées vertes ont pour conséquence directe la destruction des végétaux qui deviennent par ricochet des apports nutritifs pour les bactéries qui se multiplient et consomment le dioxygène dissous dans l’eau», explique Saidou Sidiki, le Délégué régional du ministère de l’Environnement et de la protection de la nature de l’Adamaoua.