Les doigts accusateurs sont pointés vers le sous-préfet de Touboro situé dans le Mayo-Rey, région du Nord. Gambo Sadjo est accusé d’être à l’origine du retard dans le traitement des dossiers des examens de probatoire et de baccalauréat de l’année en cours.
Ce dernier, renseigne L’Œil du Sahel en kiosque ce 17 novembre 2016, aurait conditionné sa signature au versement de la somme de 50 000 FCFA aux quatre chefs d’établissements du sous-centre de Touboro.
«Surpris par cette demande curieuse, ceux-ci ont unanimement décidé de ne pas accéder à cette demande, au prétexte qu’ils ne perçoivent pas un franc de plus en dehors des frais exigibles aux élèves pour la constitution de leurs dossiers destinés à l’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC) », mentionne notre confrère.
«Le montant des frais de dossier est fixé par l’État et nous ne sommes pas censés percevoir un franc de plus pour quelque raison que ce soit. D’où viendra l’argent demandé pour les signatures, les lycées ne disposant pas de budget pour ce genre de transactions ? Il n’est pas possible que nous versions cet argent au sous-préfet, sauf à amputer nos salaires pour le lui remettre», a déclaré un chef d’établissement qui s’est exprimé dans le journal sous couvert d’anonymat.
Le chef de terre de Touboro, nommé il y a 7 mois est par ailleurs accusé de monnayer systématiquement sa signature. «C’est une situation qui commence à être gênante. Pour toutes les pièces dont vous sollicitez la signature du sous-préfet, vous devez débourser quelque chose, sinon votre dossier va trainer longtemps dans son secrétariat. Parfois même, vous courez le risque de voir les délais du projet que vous vouliez réaliser avec la pièce être dépassés. Aujourd’hui, il est plus rapide d’aller à Ngaoundéré, à plus de 300 km, pour faire signer une pièce au lieu de le faire à Touboro. Imaginez la situation avec les énormes dépenses et les risques courus», fulmine Daouda, fonctionnaire en service à Touboro.
L’intéressé nie tout en bloc et parle de sabotage. Joint au téléphone par L’Œil du Sahel, Gambo Sadjo déclare: «Je ne suis pas au courant d’une telle pratique dans mes services. C’est moi qui signe les dossiers et je n’ai pas encore vu quelqu’un se présenter à moi avec de l’argent. Actuellement, je n’ai pas d’adjoint d’arrondissement. Donc, je suis le seul à signer toutes les pièces. Il peut arriver, comme c’est souvent le cas, que je sois tout le temps sur le terrain. Vous êtes sans ignorer que l’Arrondissement fait face à une insécurité galopante. Dans mes priorités, j’ai naturellement en première ligne la lutte contre l’insécurité.
Au moment où vous m’appelez, je suis à Padjama pour des réunions de sécurité. Je n’ai pas le don d’ubiquité pour être partout à la fois. Je pense aussi que certaines pièces peuvent être signées à la mairie. Pourquoi les gens veulent absolument nuire et créer des problèmes où il n’y en a pas. Notre forte présence sur le terrain commence à produire des résultats sur le plan sécuritaire et on trouve le moyen de vouloir nous distraire. Rien de tout ce qui se raconte là n’est pratiqué dans mes services. Ce sont des informations fausses et sans fondement», se rejette-t-il.