Ils avaient prévenu et ils ont mis leur menace à exécution. Les avocats de la Région du Nord-Ouest ont entamé le 11 octobre 2016 une grève de quatre jours. Selon La Nouvelle Expression (LNE) du 12 octobre, une centaine d’hommes et de femmes de loi étaient présents mardi devant la cour d’appel de Bamenda, pour lancer le mouvement.
Dans sa déclaration, Me Harmony Bobga, président de l’Association des Avocats du Nord-Ouest a indiqué que «pendant ces quatre jours nous allons rester soit chez nous ou même venir ici sans toutefois prendre part aux audiences. Nous attendons que le Gouvernement, que le Chef de l’État écoute le problème des avocats anglophones».
Les grévistes demandent les renvois systématiques des audiences concernant les comparutions immédiates pendant la période de débrayage. Mais pour ce qui est des dossiers civils, il n’y aura pas d’avocats, précisent-ils. Du coup, la première journée de la manifestation a perturbé le fonctionnement des tribunaux. Quand certains prévenus n’étaient pas jugés sans avocat, ce sont les audiences qui étaient simplement reportées.
«Dans la salle 3 du tribunal de grande instance de Bamenda par exemple, sur les 7 affaires affichées sur le babillard qui devraient être entendue aujourd’hui ont tout simplement été reportées. Ces avocats bel et bien présents ont tout simplement refusé de prendre part aux audiences… Selon certains avocats, il va d'un simple boycott des audiences aux consultations. Pour certains, c’est une grève totale, qui prévoit que tous les cabinets resteront portes closes. Un peu plus loin dans les autres villes de la région, le mouvement prend petit à petit Corp. Selon une source du parquet de Bamenda, le système ne risque pas, néanmoins, d'être totalement bloqué, les officiers de police judiciaire (OPJ) pour les gardes à vue et les présidents d'audience pouvant invoquer une circonstance insurmontable, reconnue par la Cour de cassation, pour se passer le cas échéant de la présence de l'avocat» lit-on.
Les avocats du Nord-Ouest et du Sud-Ouest revendiquent une meilleure intégration nationale. Ils protestent notamment «contre l’inexistence de la version anglaise au Cameroun des actes uniformes OHADA, en même temps ils disent non au Code civil francophone dans les juridictions de ces régions qui est purement anglo-saxon».