La menace terroriste continue d’avoir une incidence sur l’éducation dans la Région de l’Extrême-Nord. Malgré le renforcement des mesures sécuritaires et une présence plus accrues des moyens militaires, les écoles primaires fermées en 2014, en raison des attaques de Boko Haram, n’ont pas toujours rouvert.

L’information est de la voix la plus autorisée du domaine dans la Région. Aminou Sanda Zoua, délégué régional de l’Éducation de Base pour l’Extrême-Nord, a été interrogé par L’Œil du Sahel sur la situation de la rentrée scolaire dans cette Région dont certaines villes sont victimes des attaques terroristes.

«Nous avons échangé avec le Gouverneur sur l’opportunité de les rouvrir (écoles fermées en 2014, NDLR) en cette rentrée scolaire. Certaines de ces écoles ont été fermées. Mais, il faut savoir que seules les autorités administratives peuvent nous garantir la sécurité au niveau de ces établissements scolaires. Aujourd’hui, aucune des écoles fermées n’a été rouverte. Nous attendons d’abord que les autorités nous garantissent que toutes les conditions sont réunies pour les rouvrir», a déclaré le délégué régional.

Une situation bien dommageable pour les élèves qui fréquentaient lesdites écoles. Mais des mesures palliatives ont été trouvées. «Depuis l’année dernière, ceux qu’on appelle ‘‘élèves déplacés’’ sont scolarisés dans des écoles appelées ‘‘écoles d’accueil’’. Ce sont des écoles qui ont bénéficié des salles de classe dans le cadre du Programme d’intervention d’urgence prescrit par le Chef de l’État. Elles ont donc augmenté leur capacité d’accueil à travers la construction des salles de classe et certaines commodités telles que les latrines. Aussi, ces écoles ont-elles bénéficié des tables-bancs», informe Aminou Sanda Zoua.

Pourtant, comme dans toutes les Régions du pays, la rentrée scolaire est effective depuis le 5 septembre 2016. «Même dans les zones victimes des exactions de Boko Haram, la rentrée scolaire est effective. Le premier jour, nous nous sommes rendus avec le Gouverneur dans la zone de Tourou afin de procéder à son lancement. Il faut préciser que cette zone est située à la frontière avec le Nigéria. A ce niveau, nous nous sommes rendu compte qu’effectivement, les cours ont démarré dans les écoles. En dehors de Tourou, nous avons également visité d’autres écoles situées dans la partie dite zone rouge», rassure-t-il.