Actualités Régionales of Wednesday, 6 May 2015

Source: Mutations

Les nuisances d'un pouplailler a Douala Logbaba

L’élevage des poulets au quartier Logbaba met la population environnante mal à l’aise.

Marie Ngo Mbem habite le quartier Logbaba depuis 2010. Cette institutrice a menée une vie paisible pendant deux ans. Ses soucis commencent en 2013 lorsqu’un groupe d’éleveurs de poulets vient s’installer à quelques mètres de son domicile.

Très rapidement, les membres transforment leur grande maison en poulailler. Quelques mois après l’élevage, ils s’engagent dans la vente des poulets.

Cette activité bien lucrative cause malheureusement de nombreux désagréments aux habitants. Les odeurs nauséabondes qui se dégagent de ce site envahissent et polluent l’air.

D’après un médecin généraliste, les différents germes présents dans l’air peuvent causer de nombreuses infections à la population environnante. Les riverains mécontents face à cette situation restent impuissants.

Ils ont déposé plusieurs plaintes auprès du chef du quartier. « Nous sommes allés voir le chef du quartier pour qu’il trouve des solutions à notre problème. Mais rien n’a été fait. La situation n’a pas changé », apprend-on.

La pollution de l’air se justifie par l’insalubrité qui règne dans ledit poulailler. Le sol de ce lieu est recouvert d’une grande quantité de fiente et de provende. Les couches de ces deux matières sont empilées les unes sur les autres.

La rareté du nettoyage entretient la confusion entre elles. Elles servent aussi de nid aux poulets. On peut voir les poulets se nourrirent dans la pièce légèrement éclairée. Il est difficile de circuler dans cette maison sans marcher sur les fientes. Le lieu est à l’image de la volaille et des éleveurs. Les pattes de poulets tout comme les bottes de ces éleveurs sont recouvertes de crottes.

« Ils se déplacent dans toute la zone avec ces bottes pleines de fientes. Nous avons des enfants en bas âge. Parfois ils jettent leurs crottes et certains poulets morts dans la petite broussaille qui est en face de leur demeure », explique Jeanne Nolla avec dégoût.

Les usagers de la piste qui mène à une rivière sont obligés de retenir la respiration ou se couvrir le nez d’une main. « Je dois retenir ma respiration pour ne pas avoir des nausées », lâche une habitante du coin.

Les portes de toutes les habitations autour de ce poulailler sont toujours fermées. Tout se passe entre quatre murs. Voix, cris, etc., des enfants se font entendre dans les maisons. Les propriétaires pensent limiter la propagation de la pollution en effectuant ce geste.

Une dame du retour du marché et très embarrassée lance : « En saison sèche comme en saison de pluie l’air n’est pas pure. Je dois protéger ma famille. Je pense que nous allons déménager». Mais de l’intérieur de ces maisons sombres, il se dégage une chaleur et une odeur de renfermé.