Actualités Régionales of Tuesday, 18 October 2016

Source: cameroon-info.net

Mémorandum du Mfoundi: des patriarches et notables font leur entrée en scène

Emile Onambele Zibi, Patriarche du Mfoundi Emile Onambele Zibi, Patriarche du Mfoundi

Depuis ce matin, des patriarches, notables et autres personnalités les plus en vue, originaires du département du Mfoundi, région du Centre, sont réunis dans un hôtel de la ville de Yaoundé.
Le Poste national de la CRTV qui l’annonce très brièvement dans son journal de 13h de ce mardi 18 octobre 2016, indique que cette assemblée a pour but de dénoncer le «Mémorandum du Mfoundi» et de se désolidariser de son présumé auteur. Le Communiqué qui sera publié au terme de cette réunion est donc très attendu.

Rappelons qu’au début de ce mois d’octobre, la presse a publié un document intitulé « Mémorandum du Mfoudi » et signé à Yaoundé le 09 septembre 2016 par Emile Onambelé Zibi, au nom de l’Association des Patriarches et Notables du Mfoudi. Ce document est un brûlot contre le président de la République Paul Biya. Un véritable Mémorandum au vitriol qui a tout l’air d’une révolte contre le Chef de l’Etat.

Morceaux choisis:

« Les circonstances uniques nous obligent, nous patriarches Beti, à vous adresser cette correspondance que beaucoup d’entre nous considèrent comme une des dernières. En effet, et contrairement aux obligations liées à vos fonctions, vous êtes devenu d’abord absent, puis définitivement inaccessible. Face à cela, Excellence nous et nos peuples tenons à vous faire savoir ce qui suit: Ce qui était considéré à l’époque comme une simple vue de l’esprit apparaît clairement comme un génocide. Nos peuples sont dispersés et dilués. Nos terres sont uniquement confisquées et revendues. Bientôt nous serons sans repaire, sans culture, sans village. Nous attendons plus nous laisser faire. Pour nous il s’agit de lutter pour notre survie» ;

«Le RDPC, le parti au pouvoir dans lequel vous nous avez entrainés, ne vous appartient plus. D’ailleurs, nous y avons toujours occupé des positions subalternes. Aujourd’hui, votre Secrétaire général, Jean Nkuete a créé un autre RDPC, plus proche des ambitions politiques des siens, et contrôlé par ceux de sa tribu, les Bamiléké. Le Président du Sénat, Monsieur Niat, lui, ne cache plus ses origines (très importants dons de tous genres aux hôpitaux et aux Universités de sa seule région) vient de la même Région. Nous vous annonçons notre départ du RDPC-là pour autres formations politiques plus proches de nos aspirations, et qui nous considèrent comme des citoyens à part entière» ;

«Votre pouvoir est en train de devenir tribal et même familial, puisque tous les postes de pouvoirs et d’argent vont de plus en plus chez les Bulu et les Nanga-Eboko, dont seuls les suffrages n’ont jamais suffi pour vos réélections successives aux différentes consultations électorales. Chaque fois que le Mfoundi et l’Est ont été sollicités, c’était pendant les épreuves qui ont ébranlé votre pouvoir et qui pouvaient vous emporter. Sans le Mfoundi par exemple, le push du 6 avril 1984, les villes mortes, Bakassi, vos «différentes victoires» au lendemain du multipartisme, et même la lutte contre Boko Haram auraient connu un autre destin»;

«Les peuples du Mfoundi, et par la voix autorisée du Conseil des patriarches vous écrivent aujourd’hui pour vous dire leur indignation et leur ras-le-bol. Désormais entre vous et nous, rien ne sera plus comme avant, si une fois de plus vous restez silencieux et méprisant comme à votre habitude».