Boubakary Bello est assis sur les braises ardentes. La quasi-totalité des conseillers municipaux de Maroua III exige le départ de leur Maire. L’information est contenue dans les colonnes de L’Œil du Sahel en kiosque le 5 septembre 2016.
L’édile a essuyé un revers le 2 septembre 2016, lors de la session ordinaire de l’examen et de l’adoption du compte administratif et du compte de gestion du receveur municipal. «Sur 34 conseillers municipaux appelés à valider sa gestion, Boubakary Bello n’a recueilli qu’une seule voix, la sienne. Un camouflet inédit. L’entame des travaux du conseil laissait déjà présager cette issue. L’atmosphère était si lourde que tout ce qui, d’habitude, relevait de l’ordinaire cristallisait les débats.
Pour preuve: la désignation du président de séance, un poste réservé jusqu’ici à l’ancien Ministre Sadjo Angokaï», renseigne notre confrère.
Le journal indique ensuite qu’à peine le discours du Maire terminé, des voix discordantes se sont fait entendre de toutes parts pour contester les réalisations citées par le maire dans son allocution. Documents en main, le conseiller Bachirou Mal Abdou a battu en brèche les propos de l’édile.
«Tout de suite dans son discours, le Maire a cité un certain nombre de routes entretenues ou faites. Moi, je ne suis pas d'accord. Et les conseillers municipaux qui se trouvent dans les localités concernées sont là pour en témoigner. Est-ce que telle route a été faite comme l'a dit le maire ?».
Les récriminations sont contenues dans un document de deux pages répertorié par les «opposants» au Maire. Entre autres «l'opacité dans la gestion du Maire, l’autoritarisme, l’absence de collaboration avec certains maillons essentiels de l’exécutif communal. L’on y retrouve également le non-respect des délibérations prises en conseil, le recrutement fantaisiste des agents communaux en dépit de la ferme opposition du Conseil municipal, le non-respect des procédures doublées de laxisme dans le choix des adjudicataires des marchés, notamment les travaux d'entretien routier où l’utilisation des crédits d'un montant cumulé de 160 662 628 FCFA, réalisations des ouvrages hors norme...»
Le 3 septembre, lesdits conseillers ont écrit au Préfet du Diamaré pour demander la convocation d’un Conseil municipal extraordinaire avec pour but de suspendre le Maire. «Comme suite au conseil municipal de la commune de Maroua 3, qui a siégé en date du 2 septembre 2016, consacré à l’examen des comptes de l’exercice 2015, il s’est avéré par-devant vous et toutes les autorités du Diamaré, que le Maire, Monsieur Boubakary Bello, a fait étalage et reconnu ses fautes de gestion et ses ‘‘détournements’’ des deniers de la commune au titre de l’exercice 2015. (…) Compte tenu de tout ce qui précède, dont la gravité des faits ne saurait être occultée et au regard des dispositions de l’article 95 alinéa 2 de la loi n°2004/18 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables, nous avons l’honneur de demander la convocation d’un conseil municipal extraordinaire de la commune de Maroua III en vue de suspendre le Maire, M. Boubakary Bello, dans l’intérêt de l’État et du Cameroun», lit-on dans la lettre.