Les efforts déployés par les comités de vigilance pour protéger certains villages à l’Extrême-Nord, mettent assurément à rude épreuve, la secte Boko Haram. Aussi, pour décourager les villageois à adhérer à ces structures communautaires de défense, la secte n’hésite-t-elle plus à perpétrer des assassinats ciblés. «Dans cette guerre contre Boko Haram, l’armée est la colonne vertébrale.
Les comités de vigilance n’en sont pas moins importants dans la mesure où nous avons choisi un dispositif par zone. Nos installations sont à l’arrière, et les comités de vigilance nous servent de sentinelles avancées», admet un haut gradé de l’armée à Mora.
C’est dans ce cadre qu’il faut situer la mort de Abba Kolo, membre du comité de vigilance de Mbriché, bourgade située à quelques encablures de Mora. «Ils sont arrivés aux alentours de 3h, l’ont sorti de sa case avant de le tuer. C’est une technique pour nous décourager, mais ils nous trouveront toujours sur leur route», informe un collègue du défunt.
Si à Mbriche, les assaillants ont pu déjouer l’attention des comités de vigilance, cela n’a pas été le cas à Wawouli et Zelari, dans l’arrondissement de Kolofata. Comme à leur habitude, les terroristes de Boko Haram Camer.be ont voulu s’infiltrer dans ces localités dans la nuit du 25 au 26 octobre 2015.
Mais l’alerte, donnée par les comités de vigilance, a permis une rapide intervention de l’armée avant que les dégâts ne dépassent le stade de cases incendiées. Pas plus que la descente de six membres de Boko Haram Camer.be à Gansé, autre village de l’arrondissement de Kolafata, la même nuit du 25 au 26 octobre 2015, n’a prospéré. «Ils sont venus à la recherche de leurs ex-compagnons qui ont quitté le navire, mais ils n’ont trouvé personne. Ils nous ont dit qu’ils reviendraient pour les tuer», témoigne Alhadji.
Dans le village Yam Gazawa, situé à trois kilomètres environ de Mozogo dans le Mayo-Tsanaga, ce sont au total huit maisons qui ont été incendiées dont celle du chef du village, par des assaillants armés dont tout le monde s’accorde à dire qu’ils appartenaient à la secte Boko Haram