Actualités Régionales of Saturday, 5 December 2015

Source: carmer.be

Ngondo 2015 : La pirogue Sawa embarque

Les peuples de la côte se retrouvent ce week-end à Douala, leur fief, pour l’apothéose de leur assemblée traditionnelle qui se célèbre chaque année.

Fiers d’être douala ! Fiers d’être bonapriso ! Fiers d’être éwodi ! Fiers d’être bwassalo ! Fiers d’être abô ! Fiers d’être bonamboulè ! Fiers d’être bakwéri. Ces peuples de l’eau, comme aimait à les appeler le prince René Douala Manga Bell, de regrettée mémoire, vont encore témoigner leur enracinement et leur attachement viscéral à leurs us et coutumes au cours de cette édition du Ngondo, leur fête traditionnelle. A travers le chant choral, l’un des patrimoines chers aux enfants du terroir Sawa, la Fédération des chorales d’hommes du Cameroun et de France qui a réuni ses choristes à Yaoundé le week-end dernier, a donné le ton, en musique, de l’apothéose du Ngondo, 2015. Les compositions musicales de Daniel Doumbe Eyango, Rudolph Ngwa Tabley, Nen Abel, Raymond Kotto Touah, reprises pour la circonstance ou encore les adaptations en langue Douala des symphonies de Mozart, Barth ou Haendel nous ont replongé en plein coeur de la culture Sawa.

Après cette mise en bouche en chanson, le peuple Sawa se réunit ce week-end autour de ce qu’il a de mythique pour la clôture des festivités du Ngondo 2015 qui ont débuté depuis près d’un mois. On va les revoir dans leur chemise blanche et leur pagne pour les hommes, leur Kaba et leur grand foulard majestueusement noué autour de la tête pour les femmes. Les tamtams vont résonner, les cloches vont retentir. La case sacrée (le dibala) va loger les rites des initiés. Ici, va battre le coeur de la tradition Sawa dans tout ce qu’elle a de mystique et de mythique. Lors de la soirée culturelle qui aura lieu ce vendredi, les groupes de danses traditionnelles vont rivaliser d’adresse. Esewe, bolobo, ambass bey pour faire bouger le public.

L’élection de la Miss Ngondo (Tolè) qui va opposer les Miss des différents cantons va étaler l’art culinaire, l’art vestimentaire (traditionnel), la grammaire et le vocabulaire de la langue douala, et la beauté des femmes venues de ces contrées-là. Une cérémonie qui va précéder la finale de la lutte traditionnelle (Besua) qui aura lieu dimanche avec la course des pirogues et le culte des Dieux des eaux. Cette articulation phare sera marquée par l’immersion du vase sacré dans les profondeurs du Wouri par un initié qui ramènera des eaux le message des ancêtres.

Cette année, contexte de guerre et d’insécurité oblige, le Ngondo invite d’ores et déjà ses filles et ses fils au « Bwangaga » qui signifie la prudence ! En attendant le message des aïeuls qui rythmera l’année 2016. Et tous crieront Esimo ! Esimo !