Dans quel état le peuple Bazou prépare-t-il cette grande messe culturelle ? nous sommes allé toucher du doigt, le niveau d’avancement des préparatifs de l’événement qui se déroulera du 16 au 29 novembre de cette année.
Placé sous le haut patronage du ministre des arts et de la culture, « Ma culture, symbole de mon histoire identitaire » est le thème retenu et qui fait l’unanimité. Surtout qu’il a fallu attendre 7 décennies pour voir le roi des Bazou danser le Nzouh sous le contrôle du peuple dont-il conduit la destinée.
Dans les marchés comme dans tous autres points chauds du groupement, à l’intérieur des sous-chefferies et quartiers comme dans les services administratifs, les populations de cette partie du territoire camerounais, savent bien qu’un événement culturel d’envergure s’y trame. De la manière dont ils se targuent, les originaires du village et les touristes des quatre coins du monde s’y retrouveront. Côté organisateur, l’on annonce modestement 3000 personnes.
L’enceinte de la chefferie par ailleurs village retenu pour l’événement, présente-t-elle fière allure ? Suivez notre périple.
Nous avons réquisitionné un motaximan pour nos courses ce 22 septembre à Bazou. Tout s’est bien passé jusqu’au moment où la moto s’est brusquement arrêtée à cause d’une panne de carburant alors que nous amorcions la dernière montée en direction de la chefferie, le lieu qui nous intéressait le plus. Il fallait pousser la moto jusqu’à l’unique station du carrefour Nganguiyong heureusement située environ à 100 mètres de l’endroit où nous avons eu la panne sèche.
Albert, le mototaximan a payé le montant qui correspondait à 01 litre de carburant : « c’est suffisant pour vous déposer à la chefferie et retourner vous laisser à la gare routière. Grand, ce n’est pas facile ce métier hein. Ici, les gens estiment qu’ils sont très forts, ils préfèrent le plus souvent marcher à pieds, a-t-il ajouté ». Nous sommes ensuite remontés sur l’engin.
La route menant à la chefferie est en chantier. Une belle chaussée en cours de bitumage, est encadrée par les caniveaux réalisés dans le respect de l’éthique et de l’art.
A l’intérieur de la chefferie, les camions ont benné du gravier qui n’attendent qu’être répandu partout et vaincre ainsi toute velléité de boue. Chefferie bangangte:camer.be
Sur le plan architectural, Albert, notre conducteur par moto et notre guide de circonstance, nous présente les cases des femmes du chef. L’entrée de la résidence du chef, attire notre curiosité. Pas grand-chose de traditionnelle. Le portail est fait de masse de fers, rien à envier au portail des soudeurs métallique de la ville. Albert nous fait découvrir 02 cases imposantes, dignes de chefferie traditionnelle de l’aire grassfield « nouvellement réceptionnée ».
Il nous apprend que « c’est Dr. Hon Djeuhon, président du comité de développement de Bazou qui a financé ces cases », nous les avons photographiées. Ce sont des cases en forme cubique, avec toiture en chaume couvertes de pailles et les murs couverts de bambous tissés, soutenus par des piliers en bêton armé. Et à Albert de nous rappeller qu’ « à la chefferie, on ne filme pas tout ! (en souriant)».
Nous sommes ensuite allés faire allégeance au roi. Là, on nous apprend qu’il est en déplacement à Yaoundé où il donnera une conférence de presse ce 22 septembre.
Mieux vaut tard que jamais
Selon les sources du royaume, « le Nzouh Bi’goup 2015 sera organisé pour commémorer les décès de deux rois de la dynastie : Feu Sa Majesté Nana Tchakounte (ayant régné entre 1911-1953) et Feu Sa Majesté Kemajou Nana Daniel (Roi entre 1953-1984), ancien Président de l’Assemblée Constituante du Cameroun en 1959, ancien Ambassadeur itinérant du Cameroun de 1980 à 1984 ».
L’exploit que le Roi Kemajou Nana Daniel n’avait pas pu réaliser à cause des turpitudes inhérentes aux troubles coloniales, a conduit aux mêmes effets après le décès du Roi Kemajou Nana Daniel en 1984. Car, tout ou partie de la Chefferie Supérieure avait été détruite.
Sa Majesté Tchoua K Vincent aura donc l’exaltante mission, de rendre un hommage à ses prédécesseurs. L’avenir glorieux, la cohésion sociale et la prospérité du village en dépendent.
Pour l’événement qui s’annonce, la chefferie doit refléter sa splendeur ancestrale. C’est une œuvre une fois de plus commune, qui interpelle les dignes fils qui se réclament appartenir à ce beau village