Jeudi Marché central d’Ebolowa, il est 8h30. Les boutiques sont fermées, les étals vides et les comptoirs inoccupés. Aucune ombre de vendeurs ou d’acheteurs. Pas d’embouteillage. Seuls quelques passants et des malades mentaux ayant visiblement passé la nuit sur le site occupent l’espace. La nature ayant horreur du vide. Le vacarme habituel est aussi absent. Pas de cris de vendeurs à la sauvette. Les klaxons de véhicules se font rares.
En lieu et place, un étrange silence. L’espace marchand d’habitude si bruyant à cette heure de la matinée, ressemble plutôt à un village fantôme. Un décor qui tranche avec les jours ordinaires. C’est que, ce jeudi, 26 mai 2016, est le dernier jeudi du mois. Et chaque dernier jeudi du mois justement, pas d’activité dans la ville. Jusqu’à 12h00. C’est l’opération ville propre. Une campagne d’hygiène et de salubrité publique dans la cité, instituée par l’administration.
La mesure est effective.Tous les commerces sont fermés. Problème : Au lieu de prendre part à la campagne, les commerçants font plutôt des heures supplémentaires... au lit. Ce qui donne à Ebolowa, l’image d’une ville morte, où tout est fermé.
Manque à gagner
Cybercafés, restaurants, librairies, boutiques, alimentations, boulangeries, poissonneries. Une ville où l’on ne peut avoir accès à aucun service commercial, peu importe l’urgence. Bref, une ville morte. Un désagrément pour les consommateurs et un manque à gagner pour les commerçants. Lucie Avoulou, habitante du quartier Ekombité en a justement fait la triste expérience jeudi dernier.