Actualités Régionales of Tuesday, 12 June 2018

Source: camer.be

Ouest: révélations sur la grande mafia qui accable Léopold Yimga

Une chaine de solidarité se met en branle pour soutenir ce mouvement Une chaine de solidarité se met en branle pour soutenir ce mouvement

Le délégué régional du MINEDUB/Ouest est au centre d’une polémique exacerbée qui met en mal la paix sociale. Le collectif des « instituteurs Bamoun indignés » ont marché ce Dimanche à Foumban, exprimant leur rat-le bol. Une chaine de solidarité se met en branle pour soutenir ce mouvement.

Le fameux recrutement des instituteurs de l’éducation de base vient d’être rendu public, après une très longue période d’attente. Ils étaient des milliers à postuler, dans le seul espoir de sortir enfin de la clandestinité et de la misérable vie qu’ils subissent une fois sortis des ENIEG. Le principe dudit recrutement tenait compte de l’ancienneté des diplômes (CAPIEM). Malheureusement, les résultats semblent être de mauvais goût pour nombre des postulants qui déplorent la machination et le favoritisme ayant entouré ce recrutement. C’est le cas du département du Noun où le climat est particulièrement tendu. Les instituteurs Bamoun indignés ont marché Dimanche dernier dans la ville de Foumban, exprimant leur désarroi vis-à-vis de ce qu’ils considèrent comme tribalisme et corruption à outrance de la part des responsables en charge de l’éducation de base dans la région de l’Ouest à qui revenaient selon eux, la mission de proposer une liste au ministère à Yaoundé, en fonction de la réalité sur le terrain.

Ainsi, sur les 3000 places disponibles pour ce recrutement, la région de l’Ouest s’en est tirée avec 357 instituteurs recrutés. Soit 53 dans le département du Noun donc 05 fils de là uniquement sur les 53 retenus. Ce qui crée de l’indignation véritable pour ces jeunes instituteurs qui ne demandaient qu’à s’insérer dans le circuit après leur formation. Des chiffres brandis à la faveur de la marche de Dimanche dernier qui les a conduits au palais royal Bamoun, il ressort que pour tout l’Ouest, seuls 10 fils du Noun ont été retenus sur les 357 et 20 à l’échelle nationale sur les 3000 places. Une pilule difficile à avaler par ces marcheurs reçus au palais en l’absence du sultan, par son 2e adjoint, son altesse royale Nji Fewou Abdoulaye.

En guise de rappel, le Noun occupe à lui seul plus de la moitié de la région de l’ouest, soit 7 687 km2 sur les 13 892 km2 pour tout l’ouest, avec une population de 700 000 habitants sur les 1 720 047 que compte la région, si l’on s’en tient au recensement général de la population 2005. Toute chose qui réveille en ces recalés du recrutement la lancinante question de la régionalisation de ce département pour dit-on, leur permettre au même titre que les autres, de bénéficier du partage du gâteau national.

Qu’est-ce qui n’a pas marché ?

Dans ce malaise qui impliquerait au premier chef le délégué régional du MINEDUB pour l’Ouest, Léopold Yimga Djamen, que l’on dit favoriser les siens, les soutiens qui fusent de partout semblent crédibiliser ce mouvement. Le sujet est relayé avec acuité sur les réseaux sociaux. Une motion de soutien signé le 02 Juin dernier y circule depuis hier, avec comme intitulé : Motion de soutien des maîtres des parents bamiléké aux collègues maîtres des parents du Noun. « Nous, collectif des enseignants maîtres des parents des départements de la Mifi, Menoua, Bamboutos, Ndé, Koung-khi et Hauts-plateaux, adressons cette motion à nos frères du Noun, pour compatir avec eux la terrible injustice dont ils ont été victime avec la publication en fin de semaine dernière de la liste des ICR3.

Nous tenons à préciser ici que nous aussi en sommes victimes, puisque les listes publiées pour la région de l’Ouest traduisent simplement le système bien huilé de corruption qui a entouré son élaboration. En effet, une opération de marchandage des places avait été montée autour des DREB-Ouest dès la fin des travaux de la commission régionale de sélection des futures ICR3 », a-t-on lu dans cette motion de soutien qui indique que cette opération de corruption avait une organisation bien précise, constituée de quatre personnes à la manette.

Notamment, le Sp/Dreb-Ouest, M. Belmondo, par ailleurs teneur de registre ; L’IAEB-Bafoussam II, M. Jonzo ; L’IAEB-Bafoussam III, M. Deutchoua et l’IAEB-Penka Michel, M. CHEGUIM. « Le premier tenait un registre qui comportait les noms des candidats ayant souscrit une somme d’argent allant de 600 000Fcfa (six cent mille francs CFA) à 1 200 000Fcfa (un million deux cent mille francs CFA) par personne afin de garantir leur recrutement. Les trois inspecteurs nommés étaient les rabatteurs et parcouraient les départements de l’ouest pour convaincre ceux des nôtres qui sont issus des familles nanties à souscrire à ce commerce qui n’est autre que la corruption. Nous autres qui n’avons pas pu réunir les montants exigés avons subi comme vous, l’injustice de cette machination.

Et nous estimons que beaucoup parmi nous auraient pu, comme vous, figurer sur cette liste des ICR3 si les jeux avaient été sains et sans corruption. Fort de tout ce qui précède, nous vous soutenons dans toute démarche que vous entreprendrez et qui rentre dans le cadre du respect de la loi afin que justice soit faite », ajoute le collectif des maîtres des parents bamiléké. Une sortie assez impressionnante qui met à nu la gravité de cette situation et qui interpelle le ministère de la tutelle et même les institutions en charge des questions de corruption et d’assainissement de la fortune publique à rétablir ces citoyens dans leur droit.