Un notable traditionnel de la région l’Ouest a été arrêté le 18 octobre, en compagnie d’un autre suspect au cours d’une opération coup de point menée par la Délégation Départementale des forêts et de la faune du NDE pour avoir tenté de vendre deux peaux de à Bangangté.Une peau fraîche de panthère, une autre plus vieille et des écailles de pangolins ont été saisies lors de cette opération. Selon une source anonyme mais digne de foi, l’un des présumés trafiquants aurait voyagé depuis Bangoulap, un village situé à quelques kilomètres de Bangangté, sur un vélo avec des écailles de pangolins et une peau de panthère, pour rencontrer le notable traditionnel qui avait aussi une autre peau de panthère. Quand ils étaient sur le point de réaliser leurs affaires avec ces produits soigneusement dissimulés, les agents de l’administration de la faune sont arrivés sur les lieux et les ont arrêtés.
L’opération a été réalisée en collaboration avec la Compagnie de gendarmerie de Bangangté et avec l’appui technique de LAGA, une organisation internationale spécialisée dans la mise en application des lois sur la faune. Suite à des informations provenant des enquêtes préliminaires, les peaux provenaient d’un pays voisin. Des investigations supplémentaires sur l’existence d’un possible réseau de trafiquants de peaux de panthère dans le pays seront suivies par l’ONG LAGA. La source anonyme a déclaré que le notable traditionnel avait laissé plusieurs pistes en effectuant ce trafic. Il aurait vendu au moins 10 peaux par mois avant son arrestation.
Une procédure a été engagée contre les trafiquants qui feront face à la justice dans un proche avenir. Selon les articles 101 et 158 de la loi régissant la faune au Cameroun, toute personne arrêtée en possession d’une partie ou de la totalité des espèces sauvages intégralement protégées est passible d’une peine de prison de 1 à 3 ans et / ou d’une amende pouvant aller jusqu’à 10.000.000 francs CFA.
Ces sanctions, accompagnées d’autres mesures de sûretés de la loi faunique, visent à empêcher les trafiquants d’exercer librement leurs activités criminelles et le gouvernement utilise également plusieurs autres politiques à cet effet. Quelques jours après l’arrestation de ces deux trafiquants, la 17ème Réunion des Parties du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC) a eu lieu à Douala et l’application des lois sur la faune sauvage a été d’un intérêt crucial pour les défenseurs de la nature qui sont venus de plusieurs pays d’Afrique centrale pour prendre part à cet événement annuel. Ils croient tous que cela fait partie d’un sérieux effort pour enrayer cette menace.
Depuis le milieu des années 1970, les espèces sauvages menacées ont suscité un intérêt et une préoccupation grandissante de la communauté internationale à la suite de l’alerte précoce de leur extinction. Les efforts de conservation de ces espèces menacées ont pris de nombreuses formes et ont attiré l’attention de plusieurs acteurs, parmi lesquels les Gouvernements, les Nations Unies et les organisations non gouvernementales.La vitesse d’extinction des grands félins et d’autres espèces sauvages a donné plusieurs raisons à l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) de mettre sur pied un système largement reconnu pour identifier les espèces classées dans la liste rouge. Ce système prévoit la classification de la plus large gamme d’espèces sauvages, y compris les grands félins en fonction de leur risque d’extinction. Les panthères sont donc classées dans cette Liste rouge de l’UICN.
Elles sont chassées illégalement dans la sous-région pour leur peau et leur crâne qui sont également exportés vers les pays voisins (Nigeria) par la région de l’Ouest du Cameroun. Leurs trophées servent d’objets culturels et décoratifs divers, jusqu’à ce que les gens se soient réellement rendus compte de la disparition de cette espèce. Les animaux sauvages continuent à être tués pour servir l’ego de quelques individus riches et influents.