Les populations de Kades ont renoué avec la terreur mercredi soir. Le corps sans vie de leur frère Idrissa Yaddo a été retrouvé pendu à un arbre au lieu- dit «la brousse des éléphants», non loin de Kades, un village des environs de Touboro dans le département du Mayo Rey. Le défunt avait été enlevé ainsi que quatre autres personnes, le 12 octobre dernier. Les ravisseurs qui s'étaient enfuis vers le Tchad avaient fait parvenir leurs exigences pour la libération de leurs otages.

Pour Idrissa Yaddo, âgé de 35ans, membre d'un groupe d'autodéfense et cultivateur prospère, ils demandaient le versement de 10 millions de FCAF. Ils avaient laissé un numéro de téléphone où ils pourraient être joints pour les modalités dudit paiement. Alertées, les autorités administratives de la région du Nord avaient fait suspendre la ligne porteuse du numéro des ravisseurs, garantissant aux familles des infortunés que les forces de maintien de l'ordre feraient tout ce qu'elles pourraient et que les otages seraient libérés et rendus à leurs familles.

Mercredi soir, c'est plutôt le corps de Yaddo qui a été rendu à ses proches. Il a avait été froidement exécuté. Les ravisseurs ont ajouté à la dépouille du défunt, un ultimatum. Ils donnent jusqu’au week-end prochain, pour que l'intégralité de la rançon, soit 35 millions de FCAF, leur soit payée. En cas de non-respect de cet ultimatum, les otages seront tous exécutés lundi prochain. En attendant le dénouement de cette affaire, une autre c'est déclenchée la nuit de mardi à mercredi vers 3h. C'était à Begue à 10km de Tchamba dans le département du Faro.

Des hommes armés de Kalachnikov ont fait irruption et ont enlevé : Kaka, Moussa, Oussoumanou et Alhadji Tcheido des habitants de Begue. Profitant du couvert végétal luxuriant en cette fin de saison humide et de la difficulté du terrain vallonné, les assaillants se sont dirigés vers le parc national du Faro.

Dans cette aire protégée, une opération commandée par le général commandant de la 3ème Rmia qui a sous ses ordres des centaines de militaires est en cours depuis un mois environ. Les militaires veulent neutraliser des dizaines de djihadistes dont on pense que c'est une faction de Boko haram qui, depuis quatre ans environ vit dans cet espace austère.

Selon nos sources, les djihadistes qui se vêtent de noir ont un armement à même de leur permettre de résister à la puissance de feu d'un bataillon.