Depuis un mois, la délégation n'a enregistré aucune recette et n'a effectué aucune descente sur le terrain.
Les responsables départementaux du ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières sont presque au chômage technique à Bertoua. La mesure signée le 13 mai dernier portant suspension, à titre provisoire, des transactions foncières dans le département du Lom-et-Djerem a un impact pluridimensionnel sur le terrain. Sur le plan des recettes, on note un manque à gagner important. Selon des sources internes dans ces services déconcentrés, « au cours du premier trimestre, les recettes enregistrées tournaient autour de 38 millions F., pour 59 titres fonciers ». La ville de Bertoua à elle seule fournit mensuellement environ 10 millions de F. Mais depuis la suspension rien n'a plus été enregistré.
Or l'objectif de recettes attendues du Lom-et-Djerem est d'environ 100 millions F en 2016. Mais en l'état actuel, tout semble compromis. En 2015, la région de l'Est a fourni 123 millions F. au trésor public, représentant 516 titres fonciers. Le Lom-et-Djérem a en fourni plus de 80%. Personne ne sait à la délégation départementale du Mindcaf quand les transactions foncières reprendront.
Les usagers sont désemparés. Ils sont désormais tenus d'avoir une « autorisation spéciale » du ministre. Un d'eux rencontrés dans le couloir des services départementaux du Mindcaf, jeudi 9 juin dernier, affiche d'ailleurs sa désolation. Venu prendre de nouvelles à la bonne source, il apprend à ses dépens qu'il ne peut pas être servi. Quant à l'autorisation spéciale, les responsables ne savent quoi répondre. « Il faut aller au ministère à Yaoundé, vous aurez la conduite à tenir. Pour le moment on ne peut rien vous dire », lui répond un responsable. Certains voient ainsi leurs procédures bloquées après avoir franchi la porte du seul notaire de la ville.