Beaucoup ne le savaient pas. La douche municipale de Nkongsamba située en plein centre ville entre le bâtiment du marché central et la célèbre boite de nuit San Francisco, est l'une sinon la toute première toilette publique construite en 1961 au Cameroun indépendant.
Outre sa valeur historique et touristique, elle constituait l'unique endroit où les nsambalais pouvaient encore se soulager, d'autant plus qu'un opérateur économique avait pris ces derniers temps , sur fonds propres, l'initiative de sa rénovation . Le célèbre photographe DJ s'y etait installé depuis plus de 10 ans et avait réaménagés les box, les espaces verts, créé un parc pour enfants, refait les peintures.
Bref la douche municipale avait retrouvé son utilité et surtout offrait l'un des rares espaces urbains de détente pour enfants et pour les photos . Les n'sambalais assistent impuissants à la destruction de cette infrastructure urbaine, touristique, culturelle et historique qui constituait " le patrimoine " local voire national .
Les enquêtes menées laissent apparaître une opération scabreuse et mafieuse. À la manœuvre, un certain C.T - très souvent cité dans les scandales touchant la Communauté urbaine de Nkongsamba et connu comme étant l'homme de main du Delegue du Gouvernement.
Tout serait parti d'une affaire de dessous de table versé à ce monsieur - on parle de 400 000 fcfa- par une commerçante pour l'acquisition d'une boutique dans l'un des marchés de la ville. Lasse d'attendre, dame M. avait menacé de s'installer dans le hall de l'hotel de ville. Ne pouvant lui rembourser son argent, C.T eu l'idée de proposer à son mentor la construction d'une boutique au niveau de la douche municipale afin d'étouffer l'affaire. Sans informer la hiérarchie administrative et encore moins le Conseil de la Communauté urbaine, ce serait donc sans aucune délibération que le patrimoine communal aurait été ainsi bradé.
Initialement prévu pour régler le cas de Dame M. , C.T - l'appétit venant en mangeant- cédera aussi aux autres demandes de boutiques faites par les commerçants de la place, transformant la douche municipale en un gigantesque chantier désordonné, chacun construisant sa boutique sans plan d 'ensemble, sans goût, sans perspective urbanistique. Pire, les boutiques sont élevées au dessus ... des fosses sceptiques et puisards sans aucun ménagement et aménagement spécifique.
Que font ou feront la tutelle administrative et les grands conseillers visiblement mis devant les faits accomplis ? Les populations n'sambalaises quant à elles, soucieuses de leur survie au quotidien et surtout dépassées par les méfaits ou scandales à répétitions dans la gestion de la cité depuis plusieurs décennies sont simplement résignées.