Dans la perspective de lutte contre l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ex-Boko Haram) qui multiplie ses attentats ces dernières semaines au Cameroun, les autorités de la capitale économique passent à la vitesse supérieur.
Lundi dernier, le gouverneur du Littoral, Joseph Beti Assomo et l’ensemble des forces de sécurité étaient face à la presse pour discuter avec les acteurs du secteur des transports sur les nouvelles mesures prise pour lutter et prévenir les attentats terroristes de l’ex-Boko Haram qui compte déjà une dizaines d’attentat à son actif dans le pays.
Une panoplie de mesures de sécurité a été donc annoncée pouvant contrer d’éventuels attaques dans les jours avenir.
* Dans les gares routières
Des lieux de « forte concentration humaine », a rappelé le gouverneur, qui y prescrit donc un renforcement de la vigilance. Certaines agences ont acquis des détecteurs de métaux, d’autres des systèmes de contrôle vidéo. Joseph Beti Assomo salue ces mesures et invite toutes les agences à s’équiper de même. Il faudra plus de soin dans l’enregistrement des passagers : nom, filiation, n° de Cni. Le gouverneur a donné 48h pour mise en conformité. En outre, toute présence non nécessaire dans les agences ou alentour doit être dispersée. Les employés, eux, devront être clairement identifiables. Les passagers sont invités à signaler toute attitude suspecte. Le gouverneur a emprunté une formule aux Etats-Unis : « If you see something, say something ».
* A propos des enfants mendiants
Un des intervenants a posé le problème des jeunes mendiants généralement installés aux carrefours, et qui entourent les voitures arrêtées au feu rouge. « Notre attention a été attirée par ce problème, et depuis 72 heures il n’y a plus de mendiants aux feux rouges », a déclaré le gouverneur, invitant ceux qui en verraient encore à informer les autorités. Joseph Beti Assomo a ajouté que cette activité est proprement mafieuse : c’est un véritable réseau, avec des « patrons cachés ».
* Contrôles pour tous
Le représentant de Camrail à la réunion de lundi après-midi a relevé que certains passagers rechignent à se soumettre aux contrôles. Notamment des hommes en tenue. Il a donc sollicité l’aide des pouvoirs publics pour cela. Le gouverneur y a donné une suite favorable, expliquant qu’il n’y a pas de raison qu’un passager, fût-il membre des forces de défense ou de sécurité, ne se fasse pas contrôler. « Surtout qu’il y a le phénomène des faux militaires », a-t-il précisé.
* Corruption aux barrages routiers
Propos d’un transporteur apparemment inquiet : à de nombreux barrages encore, les « routiers » se contentent d’encaisser une sorte de droit de passage, laissant circuler les véhicules sans contrôle effectif. Il est aisé d’imaginer les conséquences de pareil état de fait. La préoccupation a été enregistrée, tout comme la suggestion de renforcer les contrôles aux frontières, et la demande d’étendre davantage les escortes (par les forces d’élite) aux transports publics.