L’affaire a déjà été portée à l’attention du Commandant de la Région de gendarmerie de l’Extrême-Nord, le colonel Nkameni Pamdjo. Au cours d’une récente réunion avec le patron de la gendarmerie dans la Région, le gendarme Ndjidda, en service à la brigade de Doualaré à Maroua a publiquement dénoncé les agissements de son supérieur hiérarchique, révèle L’Œil du Sahel du 29 août 2016.
«Le commandant de brigade harcèle sexuellement ma famille. Je ne compte pas tout ce qui se passe dans le service. Je ne suis pas le seul à subir cette attitude. Tous les camarades sont aux abois», a dénoncé le gendarme Ndjidda. Un autre élément de la même brigade approché par le journal avertit que la situation pourrait déboucher sur un drame. «Le haut commandement doit mettre un terme aux agissements de ce gendarme, sinon ce qui s’est passé à Mbalmayo et à Tiko peut se reproduire ici», dit-il.
Le principal accusé dément. «Ndjidda a déclaré publiquement que je harcèle sexuellement sa femme et que j’exagère le compte rendu. Or, je ne connais pas une femme de gendarme à la brigade. Ils sont tous mes enfants. J’ai des problèmes avec Ndjidda particulièrement parce qu’il a enfermé une personne en cellule sans me rendre compte et ce dernier est tombé malade jusqu’à l’agonie», soutient l’adjudant-chef Victor Voksou.
Les plaignants ont été mutés à Yagoua et Makany. Mais la mesure n’a pas fait retomber la tension à la brigade de gendarmerie de Doualaré. «Car, outre cette question lancinante de harcèlement, se greffent aux récriminations formulées contre le commandant de brigade Voksou Victor, des accusations de corruption. En effet, selon les gendarmes en service dans cette brigade, le commandant de brigade exigeait de ses éléments affectés au contrôle mixte à Sécandé, une enveloppe de 15 000 FCFA par jour et par élément. Une consigne respectée jusqu’alors sans encombre. Mais la discorde est née quand la hiérarchie a renforcé les effectifs à ce poste stratégique, réduisant de ce fait les enveloppes individuelles des gendarmes de service», note le journal.
Le commandant de brigade aurait donc revu son montant à la baisse, passant à 5 000 FCFA. «Toutefois, avait-il prévenu, si un élément ne parvenait pas à s’en acquitter durant deux jours, il serait sanctionné et suspendu de la route et affecté uniquement à la garde de la brigade», lit-on.