Spécialisé depuis des années dans le braquage et l’arnaque dans la ville, il a été mis hors d’état de nuire par la brigade de lutte contre la grande criminalité de la légion de gendarmerie.
Les habitants du quartier Gada Mabanga peuvent désormais dormir avec quiétude. Eux qui ont subi agressions et arnaques du nommé Oumarou Moussa, faux militaire du Bataillon d’intervention rapide (BIR), résident dans le quartier depuis des années. Le jeune homme de 24 ans, qui opère en tenue de l’armée, a été mis aux arrêts le 13 octobre 2017 par le chef de brigade de la lutte contre la grande criminalité de la légion de gendarmerie de l’Adamaoua, l’Adjudant-chef Major Sobdibé.
L’officier de gendarmerie retrace ici le fil de cette arrestation aux allures d’un film hollywoodien. «Nous avons reçu les informations depuis trois semaines qu’un élément du BIR arnaquait les mototaximen sur la route de Ngaouhora et Djalingo. Le commandant de gendarmerie de Gada Mabanga a déployé ses éléments sur les lieux sans succès. Ce vendredi, j’ai été informé de sa présence sur les lieux. J’ai demandé aux membres des comités de vigilance du quartier de boucler les lieux. C’est alors que j’ai fait irruption sur le lieu où il se trouvait avec un de mes éléments.
Dès qu’il nous a aperçus, il a commencé à fuir. Mais, c’est sans compter que l’étau s’était resserré autour de lui» relate-t-il. Celui qui se faisait passer pour un militaire a finalement été happé par de vrais hommes en tenue. Ayant opposé une résistance, il a été vite neutralisé par l’Adjudant-chef Major Sobdibé et ses hommes.
La perquisition de son domicile a permis de saisir une tenue de sport de la garde présidentielle, des uniformes du BIR, les actes de naissance et des photocopies des cartes nationales d’identité appartenant à d’autres personnes, des diplômes, quatre pantalons de militaire, des blousons estampillés d’insignes du BIR, et un long couteau.
Interrogé, l’infortuné avoue avoir fait trois mois de formation dans le BIR avant d’être radié. Une déclaration non fondée, selon les enquêteurs qui ont procédé aux vérifications nécessaires. Le faux élément du BIR opère sous le nom d’un certain Saidou Oumarou, un de ses frères mort sur le champ de bataille de la lutte contre Boko Haram.
Il brandissait la carte professionnelle de son défunt frère à ses victimes. Oumarou Moussa n’est pas à son premier forfait. Repris de justice ayant séjourné à la prison de Tcholliré, dans la Région du Nord, il avait trouvé refuge à N’Gaoundéré. Mais, le jeune homme va continuer à exceller dans le banditisme jusqu’à ce 13 octobre 2017.
Face à la recrudescence des actes de banditisme et de criminalité, le commandant de la légion de gendarmerie de l’Adamaoua appelle les populations à plus de collaboration avec les forces de sécurité. «Sans la collaboration de la population, nos éléments ne peuvent pas avoir l’information en temps opportun pouvant leur permettre de mettre la main sur les malfrats qui écument nos quartiers et villages. Nous exhortons la population à fournir des renseignements aux forces de l’ordre et de sécurité», lance le Colonel Minabou Aboubakar Justin.