Communiqué N°76/CAJ/16
TORTURE DU JEUNE NEMBOT PAR LES ELEMENTS DU BIR A BAFOUSSAM
Le COMPTOIR D’ASSISTANCE JUDICIAIRE, mis en place avec le concours des gouvernements canadien et camerounais, spécialisé dans la défense des droits de l’homme, violations des droits fonciers, droits patrimoniaux et autres injustices sociales et placé sous la houlette conjointe des Ongs Solutions Cameroun et Mandela Center, porte à la connaissance de l’opinion nationale et l’internationale les faits suivants:
- Qu’en date du 16 août 2016, le sieur GOUFACK NGOUADJIO Corentin, tél: 699 27 94 19 et 674 358 286, né le 06 août 1983 à Dschang, récépissé CNI N° 118 652 033 4, établi à OU02, promoteur des Ets ALCOM OUEST, spécialisé dans la production des ouvrages métalliques et basé à Mbouo-Bandjoun a prétexté un viol imaginaire sur sa fille par le jeune Nembot Thierry qu’il est allé chercher au village aux fins accroître ses activités, il y a plus de quatre ans;
- Que suite à cette accusation fantaisiste contre son employé Nembot, le sieur Goufack, avec la complicité de certains éléments du BIR, l’a conduit manu militari au sein de l'unité du BIR de Bafoussam, installée dans un camp d’une quinzaine de chambres, dans l’enceinte de l'aéroport de Bafoussam, à Bamougoum et forte d’une quinzaine d’éléments;
- Qu’alertés par les populations riveraines, le Secrétaire Exécutif et quelques membres du Comptoir d’Assistance Judiciaire (CAJ) ont fait le déplacement de Yaoundé à Bafoussam, notamment, à l’aéroport de Bamougoum le 20 août dernier pour se heurter pendant plusieurs minutes au refus catégorique des éléments du BIR de libérer le jeune Nembot sous prétexte que leur chef n’est pas sur place;
- Que nous avons été traumatisés face aux appels incessants des riverains qui assistent impuissants au quotidien aux cris de désespoir total du jeune Nembot des suites de torture systématique à l’aide du balançoire électrique, du dos de la machette, des rangers de l’armée et autres moyens lugubres de torture propres aux sinistres commandos;
- Que des dizaines de témoins oculaires qui sont prêts à témoigner (dont certains éléments du BIR) qui ont vécu cette violence inouïe et barbare ont affirmé le 20 août 2016, eu avant notre passage que le jeune Nembot était pratiquement dans un état préoccupant, avec des saignements partout des suites des sévices corporels à répétions depuis le 16 août 2016;
- Que selon les explications du sieur GOUFACK lors de notre échange le 20 août 2016 dans son atelier à Mbouo-Bandjoun, il nous a présenté la photo du colonel Atangana, Commandant du Sixième secteur militaire (SM6) à Bamenda, qui lui aurait recommandé de conduire son employé au camp du BIR pour une torture systématique;
- Qu’il est clairement établit que ce n‘est que notre intervention et celle d’autres Ongs qui a dissuadé ces auteurs d’arriver au bout de leur sale besogne de meurtre après la torture sauvage pendant plus de 03 jours par des éléments du BIR;
FACE A CES ACTES DE BARBARIE INOUIE, LE COMPTOIR D’ASSISTANCE JUDICIAIRE :
- Rappelle qu’il ne manifestera aucune faiblesse pour le suivi de l’action publique (plainte) mise en mouvement par devant le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal Militaire de Bafoussam, contre les éléments du BIR et leurs complices pour des crimes d’Arrestation et séquestration, de Torture et de tentative de Meurtre, faits prévus et réprimés respectivement par les dispositions des articles 74, 291-2, 273-3 et 275 de la Loi N° 2016/007 du 12 juillet 2016 portant Code pénal camerounais,
- Condamne, avec la dernière énergie, la tentative honteuse et inadmissible, de manipulation par la hiérarchie militaire sous le fallacieux prétexte d'éviter de salir la réputation d’un corps d'élite de l'armée camerounaise;
- Exige, avec la plus haute fermeté, des mesures appropriées pour que les auteurs de ces actes hautement répréhensibles soient sanctionnés afin que ce genre de dérapage inadmissible ne se reproduise plus jamais;
- Prend le ferme engagement d’informer régulièrement l’opinion nationale et internationale de la suite réservée à cette scabreuse affaire.
Fait à Yaoundé, le 30 août 2016.