L’autorité administrative n’y a pas pu boucler une visite de prise de contact, perçue d’un mauvais œil par des populations natives de Solè.
Les rapports entre la chefferie traditionnelle Solè, département du Nkam, et le sous-préfet de Yabassi, sont encore marqués par d’épais soupçons. On s’en convainc par l’opposition enregistrée le 4 décembre, alors que le chef de terre y a annoncé, plus tôt, une visite de prise de contact et d’animation socio-économique.
A s’en tenir à nos sources, la tournée du sous-préfet s’est mal passée. « Nous savions, les populations et moi, qu’il était annoncé à 13h. Mais, grande a été ma surprise de constater qu’avant midi, le sous-préfet est passé devant ma cour (celle de Solè) avec son cortège, pour aller dans un village fantôme qu’on appelle Njanga », s’étonne le chef traditionnel de 3e degré de Solè, S.M Valentin Mbende.
Ce qui en rajoute d’autant à la suspicion qu’il se murmure depuis quelque temps, que le sous-préfet de Yabassi veut installer à Njanga, un quartier de Solè, un chef traditionnel du nom de Jacques Njanga et un de ses représentants connu sous le nom de Jules Mbangue. La tension monte. Les populations de Solè qui attendaient le sous-préfet dans une ambiance festive n’y croient pas et se déportent au Njanga.
C’est alors qu’elles découvrent qu’une « cabane y a été montée nuitamment pour accueillir l’hôte du jour ». Les réactions des populations de Solè sont empreintes d’inquiétudes et renforcent les soupçons qui planent dans les esprits. La protestation est vive, au point où la tournée envisagée par le sous-préfet est perturbée. Joint hier lundi au téléphone, le sous-préfet de Yabassi, Patrick Landry Adjedja, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. « Je n’ai pas à communiquer dessus. Ceux qui vous ont appelé, qu’ils vous donnent l’information », a réagi le sous-préfet de Yabassi.
Bien avant ce samedi sulfureux du 4 décembre, le chef traditionnel de Solè a fait opposition à la 2e phase de tournée de prise de contact et d’animation socio-économique initiée par le sous-préfet de céans. « Incarnation et garant de l’ordre public, de l’équilibre et la paix sociale, valeurs chères à notre pays, nous venons attirer votre attention sur la nouvelle supercherie construite de toutes pièces par des individus voulant induire en erreur et plonger dans la honte, l’autorité administratives que vous êtes », extrait de l’opposition formulée par S.M Valentin Mbende, signée le 15 novembre 2021. Il y règne depuis 1982.
A croire qu’entre Solè, village du canton Badjop-Ndogpenda et le sous-préfet de Yabassi, le désaccord persiste encore. Surtout lorsqu’on sait qu’en juillet dernier, les deux parties n’arrivaient déjà pas à parler de la même voix au sujet de la « désignation d’un représentant de la communauté anglophone ». Une entourloupe, imagine-t-on à Solè, qui aurait eu pour dessein d’installer un nouveau prétendant à la chefferie traditionnelle Solè, créant ainsi un bicéphalisme à la tête d’un village riche de ressources forestières qui attend, entre autres, la construction de deux barrages hydroélectriques.