De la Poste centrale au carrefour du collège de la retraite, en passant par l'avenue Kennedy, les mendiants continuent de camper ce vendredi, 7 août 2015. Plus d’une semaine après l’annonce de mesures spéciales de sécurité prises par le préfet du Mfoundi, parmi lesquelles l’interdiction de la mendicité dans les rues de la capitale, avec une extension aux enfants de la rue.
A l’observation, les enfants de la rue ne sont plus nombreux à la Poste centrale. Selon un callboxeur des environs, ces mendiants constituent un véritable danger pour la population : «C’est une bonne initiative du gouvernement d’avoir pris ces mesures, surtout en ce moment où le pays fait face à la menace terroriste Boko-Haram», se félicite-t-il.
Des rafles ont été effectuées dans les artères de la ville de Yaoundé il y a quelques jours. «Depuis quelques semaines à la poste centrale, on peut circuler librement sans risque de se faire soutirer», témoigne Sandra Nyangono, agent commercial dans une société de la place.
Pour autant, le mal résiste. A l'avenue Kennedy par contre, entre vendeurs de téléphones, de pains, de vestes, des ceintures, on peut également trouver des mendiants. Confondus dans la foule, ces habitants du centre-ville de Yaoundé, rodent autour des usagers qui attendent le taxi devant les supermarchés, et profitent par la même occasion, pour demander discrètement de l’argent à ces passants.
Au carrefour du collège de la Retraite, un enfant tient la main de sa mère aveugle, pour la conduire vers les feux de signalisation, une assiette en main, pour encaisser l’argent qu’accepteraient de verser les âmes généreuses. Ici, on est sensibilisé sur les mesures du préfet du Mfoundi.
«Ils ne prennent plus une position fixe comme auparavant afin de ne pas attirer l'attention de la sécurité», trahit un habitué des lieux.
«L’application des mesures prises par l’Etat dans la capitale politique reste à faire car malgré la diminution des enfants de la rue dans certaines zones de Yaoundé il ne demeure pas moins que leur présence sur l'étendue du territoire national reste une menace», pense-t-il. Convaincu que «Le Boko-Haram utilise les enfants pour arriver à leur fin»