Les populations de Mokolo vivent avec la peur de voir leurs habitations détruites dans les prochains jours. Elles veulent connaître les raisons de cette décision.
Le 27 janvier dernier, les populations du quartier Mokolo IV ont reçu une visite «des agents de la Communauté urbaine de Yaoundé».
Durant cette visite, des croix symboles de destruction ont été apposées sur les murs des maisons. Les agents présents sur le terrain les ont sommés de «quitter les lieux dans les 24h qui suivent, sous peine d’être victime des dégâts liés aux démolitions des lieux», écrit le journal Le Soirdans son édition en kiosque du 29 janvier 2016.
Jusqu’ici, les habitants n’ont pas reçu des explications sur le déguerpissement des lieux et la destructionde leurs maisons. Le Soir indique que «pour mieux s’imprégner de la situation», Sa Majesté Jean Patita chef de 3ème dégré, s’est rendu à la mairie de Yaoundé 2. Le maire a précisé qu’il n’est pas au courant «de ce projet de démolition».
Il a assuré Sa majesté qu’il va s’intéresser au problème. Luc Assamba a promis au chef qu’il va voir ce qu’il peut faire. La tournée du chef de Mokolo IV s’est poursuivie chez le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé II. Ici, une fois de plus il va être indiqué que ce projet est méconnu. Personne n’est au courant des causes ou des raisons conduisant à la destruction des maisons de ce côté-là.
Aucune autorité rencontrée n’a pu éclairer les populations de Mokolo IV, V et VI qui vivent désormais dans la peur. Le Soir indique que selon «les avis recueillis sur place, ces agents de la communauté urbaine» étaient dépourvus au jour de leur descente, d’un ordre de mission. Arrivés sur les lieux, ils «ont commencé à mettre des croix, en disant aux populations que leurs habitations, boutiques et autres seront démolies dans les 24H».
Le journal raconte qu’au jour de la descente, «perplexes et irritées, les populations» ont décidé «de s’en prendre aux agents. Heureusement, grâce à l’intervention du chef de quartier, ce bain de sang» a été évité.
C’est depuis des décennies que les populations du quartier Mokolo vivent de ce côté. Pour elles le déguerpissement est non seulement «soudain mais surtout inexpliqué». Pourquoi doivent-elles abandonner leurs maisons ? La question demeure sans réponse.