Les footballeurs champions d’Afrique en février dernier au Gabon n’ont attendu que quelques jours, pour être reçus au palais de l’unité, par le couple présidentiel. Idem pour la délégation camerounaise, 7è à l’issue de la 8è édition des Jeux de la Francophonie en juillet dernier à Abidjan. Mais près de trois semaines après le premier titre de champion d’Afrique des Lionnes du volley-ball, c’est silence radio.
Victoire Pauline Ngon Ntamè et ses coéquipières ont d’ailleurs repris leur activité professionnelle au Cameroun et à l’étranger. Toutefois, elles attendent impatiemment d’être reçues par le premier sportif camerounais Paul Biya.
Surtout que le chef de l’Etat était absent du pays pendant la Coupe d’Afrique des nations de volley-ball remportée par le Cameroun le 14 octobre dernier à Yaoundé. Parti du pays en septembre dernier pour la 72è session de l’assemblée générale des Nations unies à New York, Paul Biya n’a regagné Yaoundé que le 21 octobre 2017. Soit une semaine jour pour jour après le sacre des volleyeuses. Depuis lors, les championnes d’Afrique attendent toujours une invitation au palais présidentiel.
Outre le titre continental, la sélection féminine camerounaise représentera l’Afrique au championnat du monde 2018 au Japon. Le Kenya, vice-champion, sera le deuxième représentant africain à ce rendez-vous mondial. Mais, le chef de l’Etat ignore pour l’instant l’équipe féminine de volley-ball.
Pourtant, elle est la plus régulière des représentants camerounais dans les compétitions internationales depuis trois ans, après avoir participé au Championnat du monde en 2014 en Italie et aux Jeux olympiques en 2016 à Rio de Janeiro au Brésil. Le titre continental glané récemment à Yaoundé et la régularité sur le plan international sont pour l’instant moins valorisés. En général, c’est après des trophées ou des performances sans précédent que les sportifs sont reçus ou même décorés par le président de la République.
Les Lionnes du volley-ball, en remportant la Can, ont établi une performance jamais atteinte dans le passé. Avec en prime le trophée de meilleure joueuse de la Can remportée par la Camerounaise Laeticia Moma Bassoko. Au-delà des filles, le volley-ball est une discipline pourvoyeuse de médailles pour le Cameroun.
Les garçons viennent de monter sur la troisième marche du podium lors de la Can masculine de volley-ball en Egypte. Une médaille de bronze qualificative pour le Championnat du monde 2018. L’équipe nationale masculine est en plus double championne d’Afrique (1989 et 2001). Cette année, les filles ont enfin dépassé les garçons et méritent une réception grandiose au palais de l’Unité et, pourquoi pas, recevoir une décoration comme les footballeurs champions d’Afrique en début d’année.
Les dénonciations dans la presse du mépris envers les volleyeuses vont sans doute déboucher sur une invitation tardive du chef de l’Etat. Pour qui les selfies avec les filles ne seraient pas de trop, compte tenu de la situation socio-politique que connaît le pays, marquée par la crise anglophone et la guerre contre Boko Haram notamment.