Ahmed Abba est un journaliste camerounais né en 1980 au Cameroun et correspondant du service de diffusion en langue haoussa de Radio France internationale. Il a été détenu pour son reportage sur Boko Haram, incarcéré au Cameroun pendant 876 jours et libéré à Yaoundé le 22 décembre 2017.
Selon RFI, le média pour lequel il travaillait, le reportage d'Abba portait sur le mouvement des réfugiés, l'asile politique et l'amnistie, l'assimilation et la société. Son répertoire comprenait également des écrits sur le mouvement de Boko Haram en Afrique de l’Ouest, ainsi que sur son territoire, ses stratégies et ses croyances, et surtout, les attaques terroristes.
Abba a été arrêté en route après une conférence de presse à Maroua, au Cameroun, après avoir rencontré un gouverneur local le 30 juillet 2015. Emmené dans la capitale nationale, il a été arrêté et s'est vu refuser d'avocat jusqu'au 19 octobre, soit presque trois mois après son arrestation. Un article de presse note également que la déclaration légale d'Abba n'a pas été enregistrée avant le 13 novembre. Il est poursuivi pour «non-dénonciation d’actes de terrorisme, apologie et blanchiment d’actes de terrorisme».
Ahmed Abba a été condamné à 10 ans de prison ferme, peine assortie d'une lourde amende de près de 56 millions de francs CFA. Le journaliste qui a risqué la peine de mort, voit finalement sa peine à ramener à dix ans de détention.
D’après RFI, La procédure s'est longtemps limitée à une série d'audiences de forme et d'innombrables reports. Ahmed Abba n'a été entendu par les juges qu'en mars 2017 et la sentence est tombée la semaine d’après. Le tribunal militaire l'a jugé coupable de non-dénonciation et blanchiment du produit d'un acte terroriste. Les preuves apportées par RFI ont en revanche permis de faire tomber l'accusation d'apologie. Les juges ont reçu une copie de tous les travaux produits par Ahmed Abba et nulle part on ne trouve de traces de propagande.
Le 16 décembre 2017, le Comité pour la protection des journalistes a récompensé Abba du prix international de la liberté de la presse lors de son congrès annuel à New York.