Célébrités du Cameroun

Auteures

Calixthe Beyala

Ecrivain

Beyala
Date de Naissance:
1961-10-26
Lieu de Naissance:
Douala, Cameroon

Calixthe Beyala, née le 26 octobre 1961 à Douala au Cameroun, est une romancière franco-camerounaise.

En 1987, elle publie son premier roman, C’est le soleil qui m’a brûlée. En 1994, elle obtient le grand prix littéraire d'Afrique noire pour Maman a un amant ; en 1996, le grand prix du roman de l'Académie française pour Les Honneurs perdus et en 1998, le grand prix de l’Unicef pour La Petite Fille du réverbère. Elle a été accusée à plusieurs reprises de plagiat, et condamnée une fois à ce titre.

Calixthe Beyala est originaire d'une famille noble du Cameroun de douze enfants dont elle est la sixième. C'est à 17 ans qu'elle quitte le Cameroun pour l'occident. Son père, un aristocrate bamiléké, et sa mère, une béti de la tribu Eton, se séparent peu après sa naissance. Les deux sœurs issues de cette union sont récupérées par la grand-mère maternelle, qui les éduquera à la manière traditionnelle, avec très peu de moyens financiers. Sa sœur aînée sacrifie ses études au profit de Calixthe, travaillant auprès de sa grand-mère en vendant du manioc pour subvenir aux besoins de la famille. Les sœurs passent leur enfance au Cameroun à New-bell, un quartier populaire de Douala.

Lorsqu'elle émigre en France, Calixthe Beyala se marie et obtient un baccalauréat G2. Elle poursuit ses études par des lettres modernes françaises à l'université Paris 13 Nord, et publie son premier roman. Elle affectionne la vie en banlieue qu'elle considère comme "sa source d'inspiration" et n'hésite pas à s'y isoler. Calixthe Beyala est divorcée de Patrice Zoonekynd ; elle est mère de deux enfants, un garçon prénommé Edwy, et une fille prénommée Lou-Cosima.

Littérature et presse :

Calixthe Beyala publie son premier ouvrage en 1987, C'est le soleil qui m'a brûlée. Elle reçoit par la suite plusieurs distinctions pour son œuvre : *le grand prix littéraire d'Afrique noire pour Maman a un amant (Albin Michel, 1993); *le prix François-Mauriac de l'Académie française, ainsi que le prix Tropiques pour Assèze l'Africaine; *le grand prix du roman de l'Académie française pour Les Honneurs perdus4, (1996) ; *le grand prix de l'Unicef pour La Petite Fille du réverbère (1998). Au tournant de l’année 1992, elle lance une collection de livres intitulée « Rêve d'Afrique » dont elle est la directrice littéraire. De 2005 à 2012, elle est éditorialiste au mensuel Afrique magazine.

Documentaires et télévision:

En 1994, Calixthe Beyala présente une série de documentaires, intitulée Rêve d'Afrique, diffusée sur France télévision et collabore à l'écriture de scénarios de film.

En 2010, elle écrit et réalise son premier film documentaire, Manu Dibango, Tempo d'Afrique, sur le saxophoniste Manu Dibango, diffusé sur France 5.

Elle collabore aux émissions sur RTL avec Christophe Hondelatte et est chroniqueuse sur l'émission Hondelatte dimanche, sur la chaine de télévision Numéro 23.

Engagement et prises de position : En 2019, elle est faite ambassadrice de la culture camerounaise par le gouvernement camerounais.

En faveur des minorités : Calixthe Beyala critique la sous-représentation des minorités visibles dans le paysage audiovisuel français. Elle est l'initiatrice et la porte-parole de l'association Collectif Égalité, un mouvement qui revendique une meilleure représentation des noirs dans les médias, la culture, la politique et le domaine économique, fondée en décembre 1998, dont les membres comprennent l'humoriste Dieudonné, le chanteur Manu Dibango et Luc Saint-Éloy.

En 1998, elle dépose plainte contre le CSA et le gouvernement français devant l’absence de Noirs à la télévision. Cette démarche conduit le collectif à être reçu, en octobre 1999, par le président du CSA de l’époque, Hervé Bourges.

En 2000, elle monte avec Luc Saint-Éloy sur la scène de la cérémonie des César du cinéma pour y revendiquer une plus grande présence des minorités sur les écrans français. Elle y rend également hommage à la comédienne Darling Légitimus, morte en décembre 1999, que les organisateurs de l'événement n'avaient pas cité lors de leur hommage aux comédiens disparus au cours de l'année précédente.

Le 22 février 2005, elle intervient dans le quotidien Le Monde pour réfuter toute « hiérarchie dans la souffrance », lancer un appel au dialogue entre Noirs et Juifs et condamner les positions prises par Dieudonné M’Bala M’Bala. Dans le Figaro du 12 décembre 2007 et l'émission télévisée Revu et Corrigé sur France 5, elle se distingue en saluant la visite de Mouammar Kadhafi en France, et ses actions politiques en tant que dirigeant libyen et africain. En mars 2008, elle suscite une forte réprobation lorsqu'elle s'exprime de nouveau en faveur de Kadhafi.

Autres prises de position :

En janvier 2011, elle prend fait et cause pour Laurent Gbagbo, qui avait été déclaré perdant par les Nations unies de l'Élection présidentielle ivoirienne de 2010, accusant plus tard lors d'une interview sur I>Télé les forces de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) d'avoir envahi la Côte d'Ivoire, puis contestant la valeur et les conclusions des enquêtes conduites par l'organisation Human Rights Watch.

Accusations de plagiat et condamnation :

Le 7 mai 1996, le tribunal de grande instance de Paris juge que le roman de Calixthe Beyala, Le Petit Prince de Belleville, paru en 1992 chez Albin Michel, est une « contrefaçon partielle » d'un roman de l'américain Howard Buten, Quand j'avais cinq ans je m'ai tué, paru en français aux éditions du Seuil en 1981. Howard Buten avait établi qu'une quarantaine de passages du roman incriminé comportaient plus que des similitudes avec son propre livre. Aux termes du jugement, Calixthe Beyala et son éditeur ont été condamnés à payer chacun 30 000 francs à Howard Buten pour préjudice moral et 40 000 francs aux éditions du Seuil pour préjudice matériel, le tribunal ordonnant, en outre, le retrait de tous les passages incriminés. Calixthe Beyala ne fait pas appel du jugement, indiquant : « Il faut laisser les morts enterrer les morts4. » L'Académie française n'a pas estimée la condamnation génante, jugeant qu'il « s'agissait d'un ouvrage ancien » et que « tout le monde a plagié », de Corneille à Stendhal.

Par ailleurs, dans son édition du 18 janvier 1995, le journal satirique Le Canard enchaîné avait relevé dans Le Petit Prince de Belleville une dizaine d'autres « emprunts », faits cette fois quasiment mot pour mot, à un grand classique de la littérature policière, Fantasia chez les ploucs, de Charles Williams.

Le 24 octobre 1996, Calixthe Beyala obtient le grand prix du roman de l'Académie française pour son livre Les Honneurs perdus, paru en aout 1996 chez Albin Michel. Dans la revue littéraire Lire, Pierre Assouline affirme avoir identifié des emprunts au livre de Ben Okri, La Route de la faim.

Calixthe Beyala se défend en accusant à son tour Ben Okri de plagiat, ce que ce dernier dément formellement, affirmant « Cette femme affirme bien me connaître. Je ne la connais pas du tout. Je n'ai jamais entendu parler d'elle auparavant. Je ne savais pas qu'elle existait. Ses livres ne sont pas traduits en anglais. Je ne lis ni ne parle le français. Tout rapport entre elle et mes livres est donc impossible ». Par la suite, l'éditeur de Ben Okri constate que deux phrases des Honneurs perdus de Calixthe Beyala sont «décalquées du roman de Ben Okri» mais estime qu'«en dépit de cette constatation et malgré d'autres ressemblances, il n'y a pas eu de la part de Mme Calixthe Beyala contrefaçon de l'ouvrage de M. Ben Okri » et décide de ne pas poursuivre la procédure.

Engagement en tant qu'écrivain :

Calixthe Beyala est un écrivain engagé, usant de la provocation selon certains commentateurs. Michèle Rakotoson, pour sa part, indique : « Les excès de Calixthe Beyala me dérangent profondément. On ne bâtit pas une œuvre sur des outrances. » Koffi Anyinefa, dans un article intitulé « Scandales » publié dans les Cahiers d’études africaines, citant Michèle Rakotoson, indique que : « Certains Africains condamnent Beyala moins pour le délit qu’on lui reproche que pour son comportement que plus d’un trouvent extravagant, inapproprié. Les critiques français, eux, sont plutôt enclins à l’exonérer du forfait imputé. Auraient-ils eu peur d’être accusés de racisme, comme l’a d’ailleurs fait Beyala pour ses détracteurs blancs ? » — Cahiers d’études africaines Parlant du scandale concernant le livre de Belaya Les Honneurs perdus, il ajoute :

« La réaction de Beyala elle-même à ce scandale a été très ambiguë, et relèverait plutôt d’un « terrorisme intellectuel » [...]

A. Sadi et M. Kanyana […], par exemple, se réjouissent malicieusement du scandale : « À force de déshonorer les autres, cela lui est revenu comme un boomerang. » D’ailleurs, le titre du roman de Beyala leur paraît tout à fait prémonitoire : les honneurs perdus seraient les siens »

— Cahiers d’études africaines Procès contre Michel Druker :

En 2009, Calixthe Beyala intente un procès à l'animateur de télévision Michel Drucker, lui réclamant 200 000 euros de dommages-intérêts, lui reprochant de ne pas avoir été payée pour sa contribution à un livre d'entretiens fait avec Régis Debray à la place de l'animateur (auquel elle a consacré un roman à clé, L'Homme qui m'offrait le ciel).

En juin 2009, elle perd le procès en première instance, mais en appel en janvier 2011, Michel Drucker est condamné à lui verser 40 000 euros. Selon le site PureMédias :

« [...] la Cour d'appel a estimé que l'écrivaine avait bien « œuvré à la composition du manuscrit ». D'ailleurs, rappellent les juges, l'animateur a lui-même reconnu la « collaboration spontanée » de Calixthe Beyala. Enfin, la Cour a reconnu que la « relation intime établie depuis plus de deux années » entre les deux parties expliquait que l'écrivaine se soit trouvée « dans l'impossibilité morale » d'exiger un contrat à Michel Drucker. »

Publications :

*C'est le soleil qui m'a brûlée, Paris, Stock, 1987, 174 p. *Tu t'appelleras Tanga, Paris, Stock, 1988, 202 p. *Seul le Diable le savait, Paris, Pré aux Clercs, 1990, 281 p. ; réédité sous le titre La Négresse rousse, Paris, J'ai lu, 1995 *Le Petit Prince de Belleville, Paris, Albin Michel, 1992, 262 p. *Maman a un amant, Paris, Albin Michel, 1993, 352 p., grand prix littéraire d'Afrique noire25 *Asséze l'Africaine, Paris, Albin Michel, 1994, 352 p., prix François-Mauriac de l'Académie française ; prix Tropiques *Lettre d'une Africaine à ses sœurs occidentales, Paris, Spengler, 1995, 160 p. *Les Honneurs perdus, Paris, Albin Michel, 1996, grand prix du roman de l'Académie française *La Petite Fille du réverbère, Paris, Albin Michel, 1998, 412 p., grand prix de l'Unicef *Amours sauvages, Paris, Albin Michel, 1999, 251 p. *Lettre d'une Afro-Française à ses compatriotes, Paris, Mango, 2000, 96 p. *Comment cuisiner son mari à l'africaine, Paris, Albin Michel, 2000, 170 p. *Les Arbres en parlent encore…, Paris, Albin Michel, 2002, 412 p. *Femme nue, femme noire, Paris, Albin Michel, 2003, 230 p. *La Plantation, Paris, Albin Michel 2005, 464 p. *L'homme qui m'offrait le ciel, Paris, Albin Michel, 2007 *Le Roman de Pauline, Paris, Albin Michel, 2009 *Les Lions indomptables, Paris, Albin Michel, 2010 *Le Christ selon l'Afrique, Paris, Albin Michel 2014, prix de L'Algue d'Or du meilleur roman francophone.

Distinctions :

Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur française (2010). Commandeur de l'ordre de la Valeur Commandeur de l'ordre de la Valeur camerounais (2017, officier en 2013).

Wikipedia