Henri Hogbe Nlend est un mathématicien camerounais, professeur d'université, ancien ministre du gouvernement et candidat à la présidentielle. Né le 23 décembre 1939 à Nkom près d'Edéa, Nlend a enseigné à l'Université de Yaoundé, et à l'Université de Bordeaux.
En 1976, lors d'une réunion de l'Union mathématique internationale, il a été décidé de former une Union mathématique africaine. Hogbe Nlend a été élu premier président. Poste qu'il a occupé jusqu'en 1986. L'AMU a été partiellement financé par un autre organisme parisien également présidé par Hogbe Nlend.
Henri Hogbe Nlend est cofondateur de l'Association Africaine pour l'Avancement des Sciences et des Techniques (AAAST, Dakar, 1979), de l'Académie africaine des sciences (Nairobi, 1985) et de l'Académie des sciences du Cameroun (Douala, 1990). Il a été en 1979, avec le lauréat du prix Nobel de physique Abdus Salam, membre du groupe des conseillers scientifiques de l'Unesco et colauréat de la médaille Albert Einstein. De 1980 à 1986, il a été vice-président et rapporteur général du comité consultatif de l'ONU sur la science et la technique au service du développement. Membre du conseil scientifique du Centre Mondial Informatique et Ressource Humaine de Paris présidé par Jean-Jacques Servan-Schreiber, il invita ce dernier à une session de ce comité de l'ONU à New York en 1985 pour présenter ses thèses sur la révolution informatique et la problématique du développement. En 1987, Henri Hogbe Nlend a été le coordinateur scientifique du Premier congrès des hommes de science en Afrique tenu à Brazzaville du 25 au 30 juin 1987 sous le patronage de l'OUA et de l'Unesco.
Sous les auspices du Conseil international pour la science, Henri Hogbe Nlend a effectué du 28 octobre 1988 au 4 novembre 1988 une mission scientifique exceptionnelle en Afrique du Sud à l'époque de l'apartheid en vue de préparer les premières rencontres scientifiques non gouvernementales entre les scientifiques africains et les scientifiques d'Afrique du Sud, blancs et noirs, opposés à l'apartheid. Ces rencontres historiques se sont tenues au siège de l'Unesco à Paris les 13 et 14 avril 1989, avec la participation de vingt-deux pays africains. Elles furent suivies par les premières rencontres scientifiques d'Afrique australe (y compris l'Afrique du Sud), organisées par Henri Hogbe Nlend à Harare du 5 au 8 juillet 1990, cinq mois après la libération de Nelson Mandela, le 11 février 1990.
Hogbe Nlend était candidat à l'élection présidentielle du 12 octobre 1997, boycottée par les principaux partis d'opposition, et s'est classée deuxième, bien qu'il n'a obtenu que 2,9% des voix. Le candidat gagnant, le président sortant Paul Biya, a nommé Nlend au poste de ministre de la Recherche scientifique et technique après l'élection.
Son manuel sur la théorie de la dualité topologie-bornologie et son utilisation dans l'analyse fonctionnelle a été décrit comme un classique. Henri Hogbe Nlend est membre du parti historique du Cameroun, l'Union des Peuples du Cameroun (Union des Populations du Cameroun) et chef d'une faction de ce parti. Hogbe Nlend s'est brouillé avec Augustin Frederic Kodock, le secrétaire général d'une autre faction de l'UPC, en 2002. En octobre 2001, le Comité consultatif international pour le Dégazage des lacs-tueurs NYOS et MONOUN, patronné par Henri Hogbe Nlend a été colauréat du Prix des Nations Unies " Sasakawa Award for Disaster Reduction". Il a quitté le Gouvernement le 22 août 2002 et poursuivit son œuvre scientifique et universitaire nationale et internationale et l'animation de son parti politique, l'Union des Populations du Cameroun (UPC). Henri est membre de Amnesty International. Le 26 avril 2011, Henri Hogbe Nlend a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle prévue au Cameroun en octobre 2011.
Bibliographie : *Les Fondements de la bornologie moderne, Bordeaux, Université de Bordeaux, département de mathématiques, 1970. *Théorie des bornologies et applications, Berlin, Springer-Verlag (Lecture Notes in Mathematics Vol.213), 1971. MR 625157 | Zbl 0225.46005. *Les Racines historiques de la bornologie moderne. Séminaire Choquet. Initiation à l'analyse, 10 no. 1 (1970-1971), Exposé No. 9, 6 p2. *Topologies et bornologies nucléaires associées. Applications, Annales de l'Institut Fourier, 23 no.4 (1973), p. 89-1043. *Mathématiques et développement de l'Afrique, Actes du Premier Congrès panafricain des mathématiciens, Université Mohamed V, Rabat, 26-31 juillet 1976. *L'Afrique, berceau de la mathématique mondiale?, Université des Nations unies,Tokyo. Comité spécial sur l'Afrique, Nairobi: 10-15 novembre 1985. *Rapport Final du Premier Congrès des hommes de science en Afrique, Brazzaville, 25-30 juin 1987.Publication Unesco Paris octobre 1987. *Programme stratégique du Gouvernement en matière de science et de technologie pour le développement 1997-2004, Ministère de la Recherche scientifique et technique, Yaoundé, Cameroun (1997). *Programme minimum d'action pour la renaissance scientifique de l’Afrique, Commission de l’Union Africaine, Addis-Abéba, 2004, Actes de la Conférence des Intellectuels d’ Afrique et de la Diaspora (CIAD), Dakar, 6-9 octobre 2004.