Iwiyè Kala-Lobè est un journaliste, chroniqueur camerounais. Il est né le 15 novembre 1917, à Douala (Cameroun), de Ndumbè et Maria Kala-Lobe, qui venaient juste de perdre un fils en bas âge, en 1916. Un malheur n'arrivant jamais seul, son père décède l'année suivante. Ndumbè était le fils d' Eless Kala-Lobè, un Njako n' Ebellè, de Bona Njoh, canton Bell, et de Gnake Dikumé, une Bona Mbulè d'Aboo.
Sa mère Maria, (qu’il appelait Inyii), née Mandessi-Bell, se remarie plus tard, à Douala toujours, avec W. Diop, un tirailleur sénégalais de son état. Naissent Suzanne et Christianne. C'est alors qu'Inyii-Maria, suivant son mari, embarque pour Dakar avec les filles. Elle laisse Iwiyé avec son grand-père, David Mandessi Bell, qui finira par l'envoyer rejoindre sa mère, excédé par le refus de son petit-fils de faire des études de médecine à Ayos et de devenir médecin africain. « Ma vocation, c'est d'être journaliste ! » : dira le jeune Iwiyé au directeur de l'Université de Médecine, qui, interloqué, lui demanda s'il savait bien ce que signifiait " vocation ".
Iwiyè embarque pour Dakar, en 1936, où la famille s'est agrandie avec les naissances de David (le poète disparu dans un accident d'avion, en 1960, avec son épouse Yvette), et Thérèse et Adrien. Iwiyé passe sa jeunesse et scolarité entre Douala et Dakar, et trouve le temps de jouer au football tant à l'Oryx Club de Doula qu'à la Jeanne d'Arc de Dakar. En 1939, il rencontre Misyla, gente dame de Sao Tomé et Principe, vivant à Dakar. Naissent de leur libre union, Victor, Augusta et David (1941-1943). Iwiyé part ensuite pour la France, en 1946. Coïncidence, il embarque sur le même bateau, "le Cap Tourane", qui venait de débarquer, en provenance de Douala. 1946 donne aussi le coup d'envoi de sa période Quartier Latin, avec les Gontran-Damas, Dadié, Césaire, Senghor et autres François Amorin, Jacques Rabemanjara et Alioune Diop, son beau-frère (qui a épousé sa sœur Christianne-Yandé).
Son diplôme de journaliste obtenu, à Paris, en 1948, voici Iwiyé à Douala, où il convole en premières noces, en mars 1949, avec Sarah Béboï. Aînée de sa famille, Sarah est la fille du prince Malimba, Dipanda Kutta. Avec Sarah Béboï ils donnent naissance à : Maria Engomè (1949-1999), Ndumbè Frédéric, Suzanne Béma, Thérèse Mbango, Adrien ( 1955-1955), Henri-David Lobè, Marlène et Georgette( les jumelles ), et Max-Christian Manga, tous nés à Douala, sauf son dernier, né à Neuilly-sur-Seine, la famille s'étant envolé pour l'Ile-de-France, fin juillet 1963.
Homme de conviction, chroniqueur doté d'un sens d'analyse aigu, il a notamment travaillé au ministère de l'Information et de la Communication entre 1961 et 1962. Celui qu’on surnommait IKA a inspiré des vocations et ses écrits en français, anglais, pidgin, étaient de vrais trésors pour les lecteurs. A l’époque la célèbre chronique du journaliste, « King Fo Tolly » est un argument de vente dans les échoppes et kiosques à journaux. Il est considéré comme le père du journalisme au Cameroun. Il a écrit pour présence africaine et est décédé le 7 octobre 1991.
Distinctions : Prix de l'Unesco en 2010