Alors né le 6 Août 1942 à Douala, l’artiste musicien camerounais Emmanuel Eboa Lotin est auteur de plusieurs albums dont la hauteur des messages lui avait d’ailleurs confié le statut de poète. Il a connu le succès en 1967 avec « Mbemba mot’a sawa ».
Il est le fils du célèbre Pasteur Adolphe Lotin Same, connu comme celui qui a rénové l’église Baptiste et compositeur de plus de 400 cantiques religieux. Eboa lotin perd ses deux parents à l’âge de 3ans et suite à une injection de la quinine il devient infirme. Il s’initie alors à la Musique à l’âge de 8 ans. Mais c’est à l’âge de 20 ans notamment en 1962, qu’il enregistrera son tout premier titre «mulema mwam » à la Radio Douala.
Plus tard, à l’occasion de l’anniversaire de la Radio Cameroun il compose “Elimb’a Dikalo”, extrait de l’album « gratitude » pour lui rendre hommage. Mais, l’artiste connait un succès international grâce à son titre “Mbemb’a Mot’a Sawa” qu’il a présenté en 1967 au Concours Vick’s Vedette devant un jury composé de Duke Ellington et Myriam Makeba. En humble croyant et réaliste, Eboa ne demande que deux choses à Dieu, “Gagner le procès contre l’estomac et faire le rapport à la fosse septique” ainsi son attachement à la religion fait de sorte que l’on retrouve beaucoup de versets bibliques dans ses multiples compositions et dans les années 60, dans l’un de ses titres il dénonce, l’homosexualité. Egalement, soucieux du bien-être et du devenir de la musique, Eboa écrira la chanson ‘’Message To Prince Nico Mbarga’’ pour demander à Prince Nico Mbarga de revenir sur la scène. L’un de ses succès atemporel demeure une reprise adaptation de Dolly Parton. Emmanuel(Immanu) a été beaucoup apprécié par ses pairs, Mpongo Love, Francis Bebey, Franco, Nayanka Bell.
“Je ne connais pas la différence entre la clé de sol et la clé de fa, les bémols, les dièses, les majeurs et les mineurs, je ne sais pas ce que c’est ” Eboa Lotin est un “”analphabète régulier” tel que défini par lui-même, car il n’est pas allé plus loin dans ses études qu’en classe de CM2. Pourtant ses œuvres demeurent vivantes et continuent à faire l’objet de multiples reprises de générations en générations, comme avec Henry Njoh, Tom Yoms Henry Dikongue, X- maleya etc… .
Au Congo on a même un célèbre et bon chanteur de la troupe Wenge Maison Mère qui porte fièrement ce nom. Et c’est par cet élan d’estimation que Koffi Olomide lors d’une interview avait déclaré qu’il s’inspirait beaucoup des textes d’Eboa Lotin. C’est le 6 Octobre 1997, à l’âge de 55 ans des suites de maladie à l’hôpital laquintine de Douala, que le poète s’éteindra. Laissant derrière lui une veuve, 5 enfants et une famille éplorée. Sa dernière œuvre sortira quelque temps plus tard, à titre posthume, intitulée « Forever » (À jamais). On y retrouve sept chansons dont ‘’Ave Maria’’ qui ne put être interprétée par son auteur avant son décès.