Maximilienne Chantal Ngo Mbe est une militante camerounaise des droits de l'homme. Elle dirige le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC). Elle reçoit, le 8 mars 2021, le prix international de la femme de courage.
Elle dirige le Réseau des défenseurs des droits humains de l'Afrique centrale (REDHAC), basé au Cameroun, depuis 2010. Elle et son organisation sont basées à Douala au Cameroun. A travers le Redhac, la défenseuse des droits humains travaille depuis quelques années pour la surveillance des institutions et procédures démocratiques au Cameroun particulièrement au cours de la présidentielle de 2018. REDHAC couvre huit pays d'Afrique centrale, à savoir la République démocratique du Congo, le Cameroun, le Tchad, le Gabon, la République centrafricaine, la République du Congo, la Guinée équatoriale et Sao Tomé-et-Principe.
Elle est trésorière du Réseau pour la démocratie africaine et siège au conseil d'administration du Réseau panafricain des défenseurs des droits de l'homme. Ce réseau défend la protection des autres défenseurs des droits humains. Elle a travaillé en tant qu'observatrice électorale et consultante auprès de l'Union africaine.
En 2013, elle a déménagé ses enfants pour vivre en France pour les protéger. Elle fait face à des critiques pour avoir «vendu aux Occidentaux» et depuis 2017 elle est harcelée sur les réseaux sociaux. Lanceuse d’alerte, elle a figuré en haut du classement du Magazine New African en 2019. Maximilienne Ngo Mbe, c’est aussi l’une des personnes qui mène des actions pour amener le régime de Yaoundé à faire la lumière sur plusieurs affaires, comme ce fut le cas suite au massacre de Ngarbuh survenu en février 2020. En effet, quelques jours après ce drame, la patronne du Redhac est montée au créneau pour contredire la version du gouvernement et exiger une enquête indépendante et transparente. Son combat suite au massacre de Ngarbuh n’est qu’une bataille de plus parmi celles qu’elle a déjà eu à mener. Elle s’est opposée contre plusieurs actions et thèses du gouvernement au sujet de la lutte contre Boko Haram, la crise anglophone et des exactions des forces de l’ordre.
A la tête du Redhac, Maximilienne Ngo Mbe a commis plusieurs rapports qui ont accablé de hautes personnalités et hiérarchies militaires comme Abraham Alain Mebe Ngo’o et le colonel Ze, entre autres, aujourd’hui relevés de leur fonction. Malgré les menaces, Maximilienne ne compte pas lâcher prise dans ce combat contre les injustices qu’elle a entamé depuis 1989, alors qu’elle était encore élève au lycée classique d’Edéa. En 2020, elle a été nommée dans la catégorie ‘’Acteur de la société civile de l’année’’ l’année’’ lors de la première édition des CamerounWeb Awards.
En 2021, elle était l'une des quatorze femmes choisies pour recevoir un prix international des femmes de courage. La cérémonie était virtuelle en raison de la pandémie COVID-19 en cours et elle comprenait une allocution de la Première Dame, le Dr Jill Biden. Après la cérémonie de remise des prix, tous les quatorze lauréats pourraient participer à un échange virtuel dans le cadre d'un programme de leadership des visiteurs internationaux. Fait inhabituel, sept autres femmes ont été incluses dans les récompenses décédées en Afghanistan.