Militant nationaliste camerounais, Osendé Afana est né en 1930 à Ngoksa, région du Centre et assassiné le 15 mai 1966 dans le maquis de la Boumba Ngoko au Sud-Est du pays, près de la frontière congolaise. Docteur en Economie, Osende Afana est partisan de la lutte armée pour la libération de l’Afrique envisagée sous la bannière de l’unité. Il a failli perdre la vie à 36 ans dans le maquis camerounais, trahi par les siens alors qu’il tentait d’ouvrir le front « Est » de la lutte contre le régime. Brillant économiste, et au regard de ses luttes, il est aussi considéré comme un héros national. Castor Osendé Afana est le tout premier camerounais à avoir obtenu un Doctorat ès Sciences Economiques, thèse portant sur "l'économie de l'Ouest-Africain", parue aux éditions Maspero. Il est vice-président de la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (FEANF) et directeur du journal L’Étudiant d'Afrique noire. Les numéros du journal mettant en accusation la répression exercée par l'armée française au Cameroun sont censurés par le gouvernement. Décrit par la Sureté comme « marxiste-léniniste convaincu » et « stratège politique de premier ordre », il fait l'objet d'une surveillance policière permanente.
Au début de l'année 1958, il quitte la France clandestinement pour rallier Le Caire où se trouvent plusieurs dirigeants en exil de l'UPC. Après le départ de Moumié et de ses compagnons, il devient le représentant du parti en Égypte et le représente lors du Conseil de solidarité afro-asiatique. En 1960, il accompagne Moumié au Congo pour rencontrer le président Patrice Lumumba, qui avait manifesté des sympathies pour la cause upéciste, mais celui-ci est alors renversé par les troupes du colonel Mobutu, qui les chasse du pays.
De retour en Égypte, il est amené à rencontrer des représentants de nombreux mouvements de libération nationale africains : MPLA angolais, PAIGC cap-verdien et guinéen, ANC sud-africain, etc. Situant ses espoirs au-delà du seul Cameroun, il considère appartenir à la lutte « de toute l'Afrique, de toute l'humanité contre l'oppression et l'exploitation, pour des lendemains qui chantent. »
Moins connu que ses prédécesseurs à la tête de l'UPC, Ruben Um Nyobe et Félix-Roland Moumié, et même que son alter ego pour le front de l'Ouest, Ernest Ouandié, il trouve comme eux la mort en luttant contre le colonialisme et néocolonialisme. Il est tué avec quelques compagnons par des troupes du gouvernement camerounais en mars 1966.