Sisiku Julius Ayuk Tabe est le premier président de la République d'Ambazonie auto-proclamé. Il est né le 2 mai 1965 à Manyu, département situé dans le Sud-Ouest du Cameroun.
Son mandat non reconnu de président débute avec la déclaration unilatérale d'indépendance d'Ambazonie le 1er octobre 2017, avec le Front uni du Consortium Ambazonia du Sud-Cameroun (SCACUF) formant le gouvernement intérimaire d'Ambazonie alors que depuis 3 semaines, une guerre séparatiste opposant les groupes armés ambazoniennes aux forces de sécurité camerounaises faisait rage. Son mandat a pris fin lorsque lui et d'autres dirigeants ambazoniens ont été arrêtés au Nigeria et extradés vers le Cameroun en janvier 2018. Samuel Ikome Sako a été annoncé président par intérim un mois plus tard.
Ayuk Tabe et les autres dirigeants séparatistes ont passé 10 mois dans un quartier général de la gendarmerie avant d’être transférés dans une prison de sécurité maximale de Yaoundé. Le 6 décembre 2018, lors de sa première comparution devant le tribunal militaire de Yaoundé, à la lecture de son nom et sa nationalité, il a rejeté sa nationalité camerounaise, occasionnant un report d’audience.
Un an après son arrestation, soit en janvier 2019, l'avocat de Tabe a déclaré que son client était prêt à négocier directement avec le président camerounais à condition que les négociations se déroulent hors du Cameroun et que trois autres conditions préalables soient respectées : un cessez-le-feu, la libération de toutes les personnes arrêtées et une amnistie générale.
Le 20 août 2019 au matin, le tribunal militaire de Yaoundé condamne Julius Ayuk Tabe et neuf autres de ses partisans à la réclusion criminelle à perpétuité. Malgré cette condamnation, il est disposé à négocier avec les autorités camerounaises car selon lui, elle est injuste. « Nous avons été condamnés, au Cameroun, après avoir été enlevés le 5 janvier 2018 à Abuja, alors que nous nous trouvions à l’hôtel Nera, que nous étions des réfugiés et que nous avions déposé une demande d’asile au Nigeria. Nous avons été emmené au Cameroun en violation totale de toutes les lois et conventions nationales et internationales. D’ailleurs, en mars 2019, la Haute cour d’Abuja a statué que nous devions être renvoyés au Nigeria, libérés et indemnisés. » ; a-t-il déclaré lors d’une interview accordée en mars 2021.