Née à Douala, berceau culturel du Cameroun, Sissy Dipoko est une chanteuse camerounaise. Elle passe une grande partie de son enfance et de son adolescence à Yaoundé. Plutôt attirée par la danse mais bien plus encore par le sport, elle s´adonne au basket et à l´athlétisme.
Cependant, très vite, elle accroche de nombreux regards. C´est ainsi qu´à la fin des années 70 elle illumine par sa présence les podiums des défilés de mode camerounais. C´est incontestablement sa collaboration avec Bill Loko, débouchant sur le tube à succès ‘’Nen Lambo’’ qui entraine Sissy Dipoko dans le monde de la chanson. Le grand Manu Dibango, ne tarde pas à la remarquer à son tour et l´intègre dans son équipe en tant que choriste. Elle lui sera à jamais reconnaissante car en plus de la richesse musicale qu´il lui apporte pendant des années, il lui aura tout simplement ouvert la voie.
Découverte donc par le musicien Bill Loko qui l’invite à collaborer dans un album concept, Sissy Dipoko est rapidement happée par la grand saxophoniste Manu Dibango en quête de voix pour une longue aventure musicale qui s’ouvre devant lui. Elle devient alors de plus en plus sollicitée et collabore avec les artistes les plus célèbres de la musique africaine tels que Myriam Makeba, Pierre Akendengue, Ray Lema, Guy lobé, Aladji Touré, Toto Guillaume, Tala André Marie, Moni Bilé et Dina Bell…
Aux côtés de Manu Dibango, Sissy Dipoko est dans tous les festivals (Jazz à Vienne, Les franco folies de la Rochelle). Après le succès des concerts de l’Olympia à Paris et de l’« Africa Fête » à Pantin en 1981, elle témoigne avec émotion du rayonnement de la France multiculturelle sur le plateau de « la 25ème heure » au Zénith de Paris de 1986. Elle côtoie à ces occasions Miles Davis, Herbie Hancock, Claude Nougaro, Laurent Voulzy, Pierre Vassiliu, Dave Brubeck et tant d’autres. A la fin des années 90, Sissy décide de mettre entre parenthèse sa vie d’artiste pour se consacrer exclusivement à l’éducation de ses trois enfants, dont deux jumeaux. Pendant cette période et jusqu’en 2004, elle met son expérience d’artiste de la diaspora au service du « Collectif pour les droits d’auteurs et contre la piraterie ». Elle fait partie des personnes ressources pour la création de la « Cameroun Music corporation ». En parallèle, elle réfléchit sereinement à sa contribution musicale pour la lutte contre les fléaux qui déciment la jeunesse africaine.
Vivement encouragée par l´arrangeur-producteur Justin Bowen, Sissy Dipoko, prend son envol au début des années 90, en sortant un album de 5 titres intitulé « Mun´am » (Mon enfant, en langue Duala). De Bikutsi hit à Merengue ma mboa, ce sera un énorme succès.