Opinions of Thursday, 29 March 2018

Auteur: Kami Jefferson

Atanganagate: la colère monte chez les Béti

Principales victimes de la grande faucheuse du président de la République, ils grondent Principales victimes de la grande faucheuse du président de la République, ils grondent

Dans les milieux politico-administratifs, c’est la grande saignée. La faucheuse du président de la République fait des victimes par vagues : Atangana Kouna, Bekolo Ebe, Jean William Sollo, Ayina Ohandja, Dieudonné Oyono. Ecroués. Les prochains jours ne s’annoncent guère reluisants, puisque le fait qu’on ait interdit à plusieurs de quitter le territoire national sonne comme l’hallali avant la mise à mort : David Nkotto Emane, le Pr. Minkoa She, Jean Jacques Ndoudoumou, Jean Louis Beh Mengue, font partie de ceux-là. Ce, sans compter des individus qui sont également en stand-by, dans l’attente car, sous le coup des rapports accablants du contrôle supérieur de l’Etat ou de la Conac. On peut citer ici, le Pr. Jean Tabi Manga, Robert Nkili, Biyiti bi Essam, Messengue Avom. On est obligé de reconnaître que toutes ces personnalités sont d’illustres fils de l’ethnie béti. Dans la liste des 21 personnes interdites de sortie du territoire qui a fait le tour des réseaux sociaux, certes y avait-il quelques noms non-bétis, mais ils étaient vraiment très marginaux. Pourquoi les enfants béti sont-ils presqu’exclusivement en ce moment les seuls à trinquer ? Cela peut se justifier par le fait que les originaires de cette ère culturelle étant quasiment majoritaires à des postes de gestionnaires de crédit, ils sont donc les plus nombreux à tomber.

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Autrement dit, les coups portés par le père fouettard sont proportionnels à leur nombre élevé dans l’administration camerounaise. Mais attention, est-ce que cela signifie-t-il que les bétis sont les seuls à se servir dans les caisses de l’Etat ? L’instigateur et le pygmalion de cette politique répressive doit absolument tenir compte de la gestion politique de la chose car, dans les milieux bétis, ça commence à gronder. Ils estiment qu’ils ont pendant ces 35 années tellement soutenu le chef de l’Etat, que ce dernier ne peut pas les traiter de cette manière. Ils ont comme l’impression qu’ils sont les seuls à payer un lourd tribut. Mais davantage, on se pose la question suivante : si Paul Biya (béti) traite ainsi ses frères, qu’adviendrait-il si un individu d’une autre tribune prenait le pouvoir ? Comment faire croire à une ethnie que c’est elle qui contribue aux malheurs de tout un pays ? D’où la nécessité pour le président de penser à équilibrer. Car même ceux qui le soutenaient mordicus commencent à s’essouffler, à s’inquiéter et à se décourager. Ils ont compris que nul n’est à l’abri.

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Hélas ! Si le président frappe, c’est que l’exagération dans le pillage des caisses est le maître-mot, surtout que le chef a toujours su comment réserver à ses collaborateurs une retraite dorée. Mais ces derniers ne se fixent plus de limites et donnent l’impression d’être encouragés par celui qui les nomme. Pire, ces ministres, Dg et autres narguent le peuple, loin de la discrétion légendaire qui caractérise Paul Biya. D’où peut-être la colère du chef car après tout, c’est lui que les Camerounais tiennent comme principal responsable. Mais fidèles à notre logique, nous demeurons contre cette opération épervier. Il est préférable de prévenir les détournements des deniers publics plutôt que de les réprimer.

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